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Temoignage de MaelCR7


 1. Acceptation de sa transidentité


Ça a été long, certains le savent depuis qu'ils ont cinq ans et il y en a d'autres comme moi qui n'en prennent conscience que plus tard. Pour ma part, je l'ai pleinement réalisé vers mes 20 ans (j'en ai 21 actuellement). Mais quand j'en ai pris conscience, je me suis rendu compte que c'était devant moi depuis toujours et que j'avais fermé les yeux tout ce temps par peur, par honte, inconsciemment évidemment. Comme la plupart, je n'ai jamais aimé les robes, les jeux de filles et tout ce qui renvoyait à la féminité. A l'adolescence, je me suis rendu compte que j'étais attiré par les filles et à ce moment là j'ai mis du temps à m'assumer en tant que "lesbienne" parce que quelque part je savais que c'était bien plus compliqué que ça. J'avais peur de la réaction des gens et j'eus du mal à "sortir du placard". Puis j'ai vécu trois-quatre ans comme ça même si j'avais toujours le rôle du "garçon" dans le couple et que je voulais être perçu comme tel.

J'ai tenté à une période de ma vie d'être féminine : maquillage, cheveux mi-longs, jupes mais j'en ai beaucoup souffert parce que c'était un masque que je portais et même si on me disait que j'étais super "jolie", moi je me dégoûtais et je ne me reconnaissais pas. Je disais souvent à mes conquêtes ou mes amis que je voulais être un garçon, on ne me prenait pas au sérieux, on me disait "oui ça serait cool d'être un mec pour pisser debout." Mais c'était beaucoup plus que ça sauf que je le tournais de façon dérisoire. Pendant toutes ces années j'étais mal dans ma peau sans savoir d'où ça venait jusqu'au jour où j'en ai parlé avec une collègue de travail qui est devenue une amie et qui avait aussi cette volonté de changer, mais elle me disait qu'elle n'aurait jamais le courage d'entamer une transition. Ça a fait tilt dans ma tête et je me suis mis à fouiller internet à la recherche d'une piste m'indiquant par où commencer. J'ai tellement vécu pendant tout ce temps en faisant plaisir aux autres en étant "comme ci" ou "comme ça" que pour la première fois de ma vie, je me suis dit "je dois vivre pour moi". Et après ça ce fut le début de ma renaissance.

Ce qui m'a aidé aussi à me lancer c'est le fait de m'imaginer dans dix ans comment je serais. Je faisais souvent ce "jeu" dans ma tête en m'imaginant à quoi je ressemblerais où j'en serais etc. Le jour où j'ai eu la vision de moi-même portant des tailleurs pour aller au travail avec un petit chignon tirés par quatre épingles, j'ai eu peur et je me suis dit que je me serais tiré une balle bien avant d'en arriver là. J'ai pris les choses en main et j'ai changé mon destin.

 


2. Contraintes administratives et médicales


Beaucoup parlent du psy comme étant une contrainte, mais personnellement je n'ai pas vu ça comme une corvée. Bien sûr la relation est basée sur des mensonges puisque on ne le voit que pour avoir accès aux hormones donc au début c'était pas un plaisir de le voir, mais une fois l'attestation en poche, je me suis livré et il m'a beaucoup apporté. Ça m'a été bénéfique. Pour moi c'est plus le fait de dépendre de la personne sur laquelle on tombe qui est une contrainte, vu qu'il n'y a pas vraiment de loi et que les gens ne sont pas informés. C'est souvent au bon vouloir de la personne pour rectifier la situation, c'est angoissant et embêtant d'expliquer à chaque fois sa situation en priant pour qu'elle soit ouverte.

Exemple : faire un abonnement de train, un abonnement de ciné, de bus, changer sa carte étudiante, retirer un colis etc. Trouver un boulot ! C'est stressant de devoir se dévoiler à un employeur qui peut nous refuser le poste sans nous dire que c'est parce qu'on est "transgenre". De même pour les spécialistes que nous rencontrons, on peut tomber sur des médecins transphobes et ça a le don de plomber le moral. Enfin je vais commencer bientôt le changement d'état civil et j'appréhende les expertises médicales. C'est pleins de petites barrières et contraintes qui nous rendent le parcours encore plus compliqué qu'il ne l'est.

 


 3. Les changements physiques


La testostérone m'a apporté beaucoup de changements positifs qui m'ont donné de l'assurance et de la confiance en moi. D'abord la pousse du dicklit qui m'a permis de ré-apprivoiser cette partie de mon anatomie et en même temps l'arrêt de la période rouge, bien qu'elle n'ait jamais vraiment été très présente dans ma vie.

La mue, c'est un des changements que j'attendais le plus, m'a permis de prendre énormément d'assurance dans la rue ou au téléphone puisque c'est ce qui fait que mon passing est pratiquement parfait.

La pousse des poils : jambes, cuisses, nombril, avant-bras, le début au menton. Avant je n'aimais pas forcément les poils, je n'en voulais pas mais plus ça pousse plus je suis content même ceux sur le torse que je ne voulais pas. Je suis loin même très loin d'être un ours mais ça ne me dérangerait pas d'en avoir plus.

Et puis sinon la musculature (bien que je ne sois pas Sylvester Stallone), la répartition des graisses, les traits du visages plus masculins. Tout un ensemble de détail qui forme un tout plus ou moins viril et c'est ce que je voulais vraiment. J'adore recevoir mon injection de testostérone toutes les trois semaines (j'en suis à sept mois). Et la prochaine devrait être faite seul ! J'ai encore plus d'un an encore pour percevoir des changements et ça me plaît bien.

Bien sûr y'a quelques effets un peu négatifs de la testo : acné, des poils sur les fesses (mon duvet est blond alors ça va), l'agressivité, la fatigue avant l'injection, le sommeil perturbé au début, l'augmentation de l'appétit, la libido assez ingérable au début. Le dérèglement hormonal quoi ! Mais à force on s'habitue et ça se règle !

 


4. Le coming-out familial


La première personne qui ait été au courant de mon envie de changer c'est mon ex qui m'avait aidé à me lancer et m'avait beaucoup encouragé. Suite à ça je me suis coupé les cheveux courts et je suis rentré chez moi, c'était un peu ma façon à moi de faire mon coming-out. J'en avais parlé à mes sœurs un peu plus tôt, comme pour mon "homosexualité" ma petite sœur l'avait bien pris. Ma sœur jumelle a eu du mal, elle avait surtout peur de perdre "sa sœur" mais je lui ai expliqué que je serais toujours la même personne juste avec un physique différent et qu'on aurait toujours notre complicité, une fois rassurée elle s'y est fait.

Bref, du coup ma mère me harcelait toute la journée pour savoir pourquoi j'avais coupé mes cheveux si court en me disant que j'étais horrible. Le 24 décembre, elle est rentrée dans ma chambre en me disant "Tu veux être un garçon c'est ça ?" J'ai fini par dire "oui" tout simplement. Sa réaction a été étrange, je m'attendais à des cris, des pleurs, à être à la porte limite. Parce qu'ils avaient très très mal réagis pour mon "homosexualité". Mais elle a juste soupiré en disant "ouf". Pour elle c'était mieux que je devienne un garçon plutôt que je reste une fille masculine. Soit. Si elle le prenait bien ça m'allait. Mon père m'a pris dans ses bras en me disant qu'il m'aimait. Ça m'a énormément touché toutes ses réactions positives. J'ai fini par le dire à mes frères par messages (ils vivent loin), qui l'ont eux aussi très bien pris.

Puis un coming out à mes amis via les réseaux sociaux. Je n'ai eu que des réactions positives et le tri s'est fait un peu tout seul, soit parce que certains n'acceptaient pas, soit par les aléas de la vie qui font qu'on a des parcours différents mais ça s'est fait naturellement sans douleur.

On pourrait dire "ouah tu as trop de la chance hein ? " Oui j'ai eu énormément de chance, toute ma famille : oncles, tantes, cousins/cousines l'ont bien pris également. Mais c'est ma mère qui a fini par retourner sa veste en me disant que je ne serais jamais un "vrai garçon" et en me lançant pleins de réflexions blessantes. Elle a été pendant de nombreux mois dans le déni, "je dois faire le deuil de ma fille", puis impossibilité d'utiliser le bon pronom ou le prénom que nous avions choisi tous ensembles. Ça m'a énormément blessé, j'ai vécu une période difficile. Puis j'ai décidé de passer outre et d'avancer sans me soucier de ce qu'elle pouvait penser. Encore aujourd'hui elle rigole parfois en me voyant et elle a des réflexions bizarres, je crois qu'elle est dépassée par les événements et qu'elle ne me prend pas toujours au sérieux, elle me soutient mais ses mots et ses gestes sont parfois très contradictoires. Quoi qu'il en soit je ne me plains pas, j'ai plutôt de la chance en comparaison à certains ftm.

 


5. Les relations amoureuses et amicales


Pour les relations amicales comme je l'ai dit plus haut ça se passe très bien, certains ont du mal à parler de moi au masculin mais ils font tous l'effort de se rectifier. Ceux qui n'ont pas voulu faire partie de ma transition ce sont retirés eux-mêmes de ma vie mais ils sont rares. J'ai rencontré beaucoup d'autres ftm et ça m'a fait du bien de me sentir moins seul.

Pour ce qui est des relations sentimentales c'est plus compliqué. J'ai vécu deux ans avec une fille en tant que couple "lesbien" même si je détestais qu'on nous voit comme ça. Quand je lui ai fait mon coming-out, elle a très bien réagi en m'encourageant puis elle a aussi un peu retourné sa veste en me disant qu'elle doutait de ses sentiments, de son attirance pour moi quand j'aurai un corps d'homme et qu'elle ne se sentait pas capable de vivre avec un homme. On s'est séparé. Ça a été difficile. Puis j'ai rencontré une nouvelle fille qui m'a accepté comme j'étais en apparence, mais elle ne voulait pas me présenter à ses amis par honte et m'a présenté à ses parents en tant que fille. J'ai beaucoup souffert de cette relation car je n'étais pas vraiment pris au sérieux parce que je venais à peine de commencer la testostérone. Et donc à chaque conflit, la faute était mise sur les hormones. Puis bref ça s'est mal fini. Aujourd'hui je suis seul et je suis plus heureux comme ça. Je ne doute pas qu'un jour je trouverai la bonne personne qui m'aimera et me verra tel que je suis, en attendant je prends du temps pour moi et c'est aussi bien comme ça !

 


6. Le monde professionnel et scolaire


Je suis étudiant en psychologie, j'ai réussi à changé ma carte étudiante et les listes d'appels à mon prénom masculin, jusqu'à présent j'étais connu en tant que "fille" mais je n'ai eu aucun problème ou aucune remarque négative. Les gens sont assez ouverts dans ma fac et j'ai de la chance. Niveau professionnel j'ai travaillé à côté de mes études dans divers emplois : commis de cuisine, colonie de vacances etc. Ça n'a jamais posé problème que je sois trans, j'ai toujours été pris et considéré comme garçon. Je touche du bois pour que cela continue dans ce sens.

 


7. Peurs, questionnements et doutes


J'ai eu des peurs comme tout le monde avant de commencer : la peur d'être rejeté était sûrement la plus forte. J'avais peur qu'on ne m'accepte pas. Surtout j'avais peur de perdre ma copine, et je l'ai perdu. Ce qui prouve que la peur n'empêche pas que les choses arrivent. C'est humain d'avoir peur mais il faut se lancer parce que quoi qu'il arrive, les choses qui doivent arriver, arriveront.

J'avais toujours peur de faire du mal aux gens. Ma simple existence était un fardeau car je considérais qu'en étant différent je faisais souffrir mon entourage parce que je ne collais pas à leurs attentes, que je ne rentrais pas dans leurs cases et que je ne serais jamais comme ils voulaient que je sois. Mais j'ai appris à relativiser en me disant que je ne faisais finalement de mal à personne et que je n'avais pas à culpabiliser du choix que je faisais puisque je le faisais pour être heureux et que c'est le but de la vie. Une fois que j'ai compris ça, j'ai foncé et j'ai vécu plus libéré, plus épanoui. Mon entourage me le confirme au quotidien en me disant que j'ai changé, que je suis plus sûr de moi, plus heureux, que cela se voit.

Je n'ai jamais douté, pas une seule seconde, de mon choix. Beaucoup m'ont dit "réfléchis bien", "tu vas trop vite". C'est vrai que nous sommes en Octobre 2014, mon premier coup de téléphone à un psy date de Novembre 2013. En 11 mois j'ai eu les attestation du psy, je suis à sept mois sous testostérone, j'ai eu la mammectomie et dans moins de deux mois je devrais faire l'hystérectomie, de plus j'ai déjà contacté une avocate. Bref tout ça en un an.
Mais parce qu'une fois que j'ai pris conscience de tout ça, que j'ai ouvert les yeux, j'ai osé, j'ai pris ma vie entre mes mains et je suis parti à la rencontre du bonheur.

Et vous savez quoi ? Je suis heureux.

Je souhaite à tout le monde d'avoir la chance de vivre un parcours comme le mien qui a été plus ou moins simple et rapide (bien qu'il ne soit pas fini). Mais si j'avais un conseil à vous donner, ça serait : Vivez ! N'ayez plus peur de vivre ou d'être heureux, vivez pour vous et non pas pour faire plaisir aux autres !

La vie est belle. (Peace & love) Complice !


 
Témoignage* de MaelCR7, 21 ans.

*Ce témoignage est soumis aux lois sur la propriété intellectuelle. Il est la propriété exclusive de son auteur. 
Toute reproduction, modification, publication même partielle est strictement interdite

Tout contrevenant s’expose à des sanctions.

Date de création : Février 2015

Temoignage de Mickael


1. Acceptation de sa transidentité


J'ai toujours su que j'étais transsexuel, ou du moins je l'ai toujours été. J'ai commencé à prendre  conscience de ce décalage entre mon corps et mon esprit quand j'avais à peine 5 ans. Bien sûr à cette époque je ne connaissais pas ce mot : transsexuel. Et surtout, je croyais être le seul, je croyais être fou. Au départ, c'était pas si dur que ça ; mais bon, à cet âge là la vie n'est pas vraiment compliquée. Ça se limitait à vouloir que ma grand-mère m'offre un pistolet et une étoile de shérif au lieu d'une barbie, ou à me battre avec ma mère pour couper mes cheveux courts et ne pas mettre de jupe. Mais le reste du temps, la différence entre un petit garçon et une petite fille n'est pas si énorme. Après c'est l'adolescence et là ça se complique. Le corps change et les regards aussi. Et autant on m'a laissé être un garçon manqué durant mon enfance, autant ma famille a essayé, de gré ou de force, de me faire rentrer dans la case fille. C'est à ce moment là que j'ai vraiment réalisé les choses, je savais depuis longtemps que j'étais un garcon coincé dans un corps de fille, mais avant, je n'avais pas compris quelle galère allait être mon avenir ; à vrai dire, à partir de là je ne me voyais plus d'avenir. Les gens attendaient que je devienne une femme, mais c'était impossible : c'était pas moi. S'en est suivi une grande période à vide où tout mon quotidien devenait un enfer. Le collège, les regards, les réflexions. Avec mon look de garcon manqué coincé, je passais pour le raté de service. Avec le temps, j'ai appris à me blinder et à enterrer tout ça au fond de moi. Je suis devenu « Blat » pour effacer un prénom qui me faisait horreur, j'étais pas un garçon, mais une fille ultra-masculine, et j'essayais de me convaincre que ca me convenait, que j'avais trouvé mon équilibre comme ça. Finalement à faire comme si les choses n'existaient pas, j'ai fini par tout envoyer en l'air. A 18 ans j'ai tout quitté, famille, amis, études... Pour quoi ? Juste pour avoir l'impression d'exister. Je suis devenu « lesbienne et fière de l'être », toujours dans cette ambigüité physique de fille masculine, mais fille. Je me suis inventé une vie, et j'essayais d'y croire. Au final, je n'ai fait que m'enterrer encore plus. Pendant trois ans j'ai fait tout ce que j'ai pu pour chasser toute idée apparentée au fait que je me sentais garçon, jusqu'à reprendre tout ça en pleine tête comme un boomerang et réaliser que j'avais déjà perdu ces années à me mentir, et que si je n'essayais pas d'être moi rapidement, j'allais finir par me flinguer un jour ou l'autre. Partant de là, j'ai trouvé ça con de ne rien tenter pour être heureux...
 
Il a après fallu pas mal de temps, et surtout de dialogue avec d'autres transsexuels pour accepter ma transidentité dans le sens de la vivre sereinement, et plus comme un fardeau ou une honte. L'accepter comme une des nombreuses facettes de mon identité en raison du vécu différent qu'elle m'a donné.

 


2. Contraintes administratives et médicales


La principale contrainte face à ce pseudo protocole de changement d'état civil reste le psy. Au départ, c'est faire de la lèche pour avoir sa testo, après c'est continuer de lui dire bonjour de temps en temps pour avoir des certificats pour les opérations ou le changement d'état civil. Heureusement pour moi, je suis en parcours privé, donc aucune règle arbitraire comme une obligation de suivi psy pendant deux ans avant de débuter quoi que se soit. Quoi qu'il en soit, ça reste quelque chose que j'aime pas, et surtout d'inutile. Déjà, j'avais envie de faire ça « par moi-même », sans psy pour me tenir la main. Puis de toute façon, c'est pas de raconter ma vie 20 minutes tous les deux mois à un psy qui oublie ce que j'ai dit la fois d'avant qui peut m'être d'une aide quelconque.

 


3. Les changements physiques


Au tout départ, les changements physiques n'étaient pas ce que j'attendais le plus. Pour moi, en dépit de quelques attributs purement féminin, l'ensemble me convenait. Je voulais avant tout qu'on me considère au masculin. Je ne dis pas que je ne voulais pas d'hormones ni de chirurgie, juste qu'attendre un peu ne me paraissait pas si horrible.
 
Avec le temps, chaque détail prend de son importance. A chaque « mademoiselle » dans la rue je cherchais ce qui en était la cause : la coupe de cheveux, le peu de poitrine qui dépasse, etc. Un par un, j'ai essayé de tout corriger jusqu'à me rendre compte que : je suis un gringalet d'1m64 qui a quand même des traits féminins. A partir de là, l'attente pour les hormones est devenue un enfer. C'était devenu le seul espoir de mieux « passer ». Pourtant au fond, je n'arrivais pas à imaginer de miracle. Ok j'aurais une voix bien masculine, mais ma tête resterait la même. Finalement, les hormones sont arrivées bien plus vite que je ne l'avais espéré, et avec elles une libération que je n'envisageais même pas. D'un point de vue personnel j'étais plus qu'enchanté de voir mes cuisses et mon ventre se faire envahir de poil, ou de découvrir enfin quelques traces de muscles dans les formes de mes bras ; mais du côté relationnel, les « mademoiselle » se sont de plus en plus raréfiés jusqu'à totalement disparaitre. Mon visage a bien changé, et si au pire il reste un maigre doute, ma voix est là pour le dissiper.
 
Une fois cette première étape franchie, c'est petit à petit les bandages qui sont devenus insupportables. Je n'avais que peu de poitrine, mais c'était quand même trop pour pouvoir faire comme si elle n'existait pas. L'été, la plage, la chaleur, l'envie de se mettre torse nu qui me ronge, et surtout la sensation d'être coincé dans ce truc compresseur qui m'étouffe. Le soucis c'est que ma mammectomie était liée à mes finances, et que celles-ci étaient loin de me permettre ce genre de folies. Mais trois anges qui veillaient sur moi sont passés, et m'ont permis d'en finir rapidement avec ce calvaire. Je n'ai été opéré que le mois dernier, je suis encore pas mal limité et je n'ai pas pu vraiment en profiter, mais quel bonheur de pouvoir renfiler un t-shirt à même la peau ou me mettre torse nu devant ma chérie autrement que dans le noir ou sur le dos.
 
Ces deux étapes ont vraiment marquées deux libérations pour moi : l'une sociale et l'autre « intime », qui étaient toutes deux mes « objectifs » en débutant ma transition.

 


4. Le coming-out familial


Informer mes parents a été la première action de mon parcours. Ce n'est pas que j'attendais une autorisation de leur part, mais il était pour moi inenvisageable de commencer toute démarche officielle sans les en avoir informés, je n'imaginais pas ensuite les mettre devant un fait accompli.
 
En fait, l'annonce s'est faite en deux fois. La première fois, je n'avais pas encore vraiment décidé ce que j'allais faire. Je savais que c'était nécessaire, mais je ne m'en sentais pas prêt. Je leur ai donc expliqué que je n'avais jamais réussi à me sentir fille, que j'avais toujours pensé être un garçon. Ils ne l'ont pas si mal pris. Sans doute parce que à la question « Et tu vas te faire opérer ? » j'ai répondu « non » alors que ma tête hurlait un grand oui. Ils ont pensé que je devais aller voir un psy pour accepter ma féminité. Même si tout ceci était impensable pour moi car ça revenait à nier qui j'étais, je n'ai pas polémiqué. Je n'ai réattaqué ce sujet avec eux que six mois après, cette fois j'avais « décidé » d'entreprendre les démarches pour changer d'état civil. Leur réaction a été bien plus violente, ils sont restés sur leur idée « d'accepter la femme qui est en moi ».
 
Ça fait maintenant un an et demi, et on n'a pas vraiment avancé. Ils perdent chaque jour un peu plus l'espoir de sauver leur fille, mais ne sont toujours pas aptes à accepter un fils. Surtout mon père pour qui tout ça est de la folie pure et simple. Il ne comprend pas. Ma mère m'a avoué qu'elle s'en était toujours doutée, et qu'elle culpabilise de ne pas avoir voulu y croire avant. En fait, quand j'étais petit elle m'a plusieurs fois demandé si je n'étais pas trans (en expliquant bien sûr) et j'ai toujours répondu non. J'avais peur qu'elle me voit comme fou, qu'elle veuille justement me faire accepter ce qui était pour moi inacceptable au lieu de m'aider. Contrairement à mon père elle comprend, le seul soucis c'est qu'elle se refuse à lâcher l'image de sa fille. Mais même si elle ne s'en sent pas capable encore, je sais qu'un jour elle le fera et qu'elle pourra enfin m'accepter tel que je suis.
 
Le reste de ma famille est au courant. Dans l'ensemble ils le prennent très bien. A vrai dire, mon père est finalement le seul surpris.

 


5. Les relations amoureuses et amicales


Ma vie amoureuse a commencé par 18 années d'abstinence totale. Pas qu'aucune fille ne m'intéressait, au contraire, mais je savais que pour toutes j'étais moi aussi une fille, et il ne m'était pas concevable d'être perçu comme fille au sein d'un couple. J'ai assez mal vécu tout ça. Déjà parce que ce n'était pas choisi mais subi, mais aussi parce que venait s'ajouter les remarques des gens, et parfois des amis qui ne comprenaient pas ce qui clochait chez moi. C'est un peu pour tout ça que j'ai fini par essayer de la jouer homo. En fait, il s'est trouvé qu'une fille a commencé à s'intéresser à moi, et même si moi je m'en fichais au départ, j'ai vu ça comme la seule possibilité d'être avec quelqu'un un jour. J'ai donc sauté sur l'occasion et je m'y suis accroché comme au seul espoir de ma vie. C'est d'ailleurs à cause de ça que je suis parti de chez moi à 18 ans. Finalement je me suis retrouvé dans ce que je refusais au départ : un couple dans lequel j'étais perçu comme fille et donc les choses ont fini par se dégrader. 

Un peu plus tard j'ai rencontré ma copine actuelle. Elle connaissait ma situation, c'était une des très rares personnes à qui j'en avais parlé. Et dès le moment où on a été ensemble c'est elle qui a lancé le sujet de savoir « qui je voulais être dans notre couple ». Et au moment où je réalisais qu'il m'était impossible de me réengager dans le même genre d'histoire, elle m'a confié qu'elle n'arrivait pas à me voir comme « sa copine ». Ça a été le début de tout. A nous, et à moi. Pour la première fois je me suis vu exister dans les yeux de quelqu'un, sans aucun jugement, sans être fou. C'est grâce à ce moment que j'ai trouvé la force de me lancer. Il a ensuite fallu beaucoup de discussions, elle avait très peur de faire quelque chose de travers. De mon coté j'avais aussi peur de me sentir mal à l'aise, mais avec le temps on a trouvé notre équilibre et franchi toutes les barrières, de la nudité à l'annonce à ses parents, main dans la main.

Mes relations amicales ont, elles, toujours été moins compliquées. Normal, il n'y a pas la même intimité. Et même si je suis quelqu'un de très timide qui va rarement vers les autres, j'ai quelques amis de longues dates qui m'acceptent tel que je suis : avant comme une fille pas bien dans sa peau qui joue au garçon, aujourd'hui comme garçon qui essaye de trouver sa place ; et qui essayent de m'aider.

 


6. Le monde professionnel et scolaire


Je suis étudiant, en école d'ingénieur, et quand j'ai débuté ma transition, j'étais déjà dans cette école depuis 6 mois, inscrit sous mon identité féminine bien sûr, et il me restait encore 2 ans et demi d'études (dans cette même école). Au départ, j'ai pensé que ces deux ans et demi seraient sans doute le temps qu'il me faudrait pour avoir des hormones, et que je ferais mieux de consacrer mon temps à autre chose qu'à gérer un coming-out au milieu de ma promo et mes profs. J'avais très peur de ce regard de gens qui ne me connaissent que peu, mais qui savent qui je suis et pour qui je deviendrais simplement le trans du bahut. J'ai donc décidé de laisser couler, mais rapidement c'est devenu insupportable. Être une des rares filles dans une école d'informatique composée à 95% d'hommes donne une position un peu à part, position que je refusais catégoriquement. J'ai donc commencé à rater de plus en plus les cours, et à raser les couloirs quand j'y allais. Par chance, à peine 6 mois après les hormones sont arrivées, et j'avais donc une bonne raison de me jeter à l'eau : les changements seraient visibles. J'en ai donc parlé au responsable d'année qui a super bien réagi, et m'a directement proposé de changer toutes les listes d'appel et de faire disparaitre mon prénom féminin de la partie visible de l'école. Il s'est chargé d'informer tous mes profs du changement. De mon coté, je me suis limité à expliquer la situation aux deux personnes dont j'étais le plus proche là-bas. La transition s'est donc faite discrètement, simplement via un prénom dans une liste. Certaines personnes l'ont remarquées et donc des questions ont commencé à être posées. C'est assez rigolo, parce que personne n'est venu directement me voir. Ce sont les deux personnes à qui je m'étais confié qui ont été interrogées et qui ont donc fait tourner l'information. Au démarrage personne n'osait trop se lancer, être le premier à dire « Mickael il », devant moi ils essayaient, mais ils étaient gênés. Ça a d'ailleurs donné des situations très comiques entre des gens qui ne me connaissaient pas avant, et qui donc me croyaient simple garçon et d'autres qui parlaient de moi en se trompant dans les pronoms. Au final, je n'ai eu aucun commentaire, que ce soit négatif ou positif, mais tout le monde a fini par s'y mettre.

 


 7. Peurs, questionnements et doutes


Comme je l'ai dit, je n'ai jamais réellement douté de mon identité. Il m'a fallu du temps pour y faire face, mais parce que j'avais honte, pas parce que je n'étais pas sûr. La seule vague période de doute que j'ai connu, c'est à 17 ans, quand je me suis retrouvé attiré par un mec. C'est très con mais avant ça je ne m'étais pas posé de questions sur ma sexualité : j'étais un garçon, donc j'aimais les filles. Et là d'un coup ça revenait à j'aime un garçon, donc je suis une fille. Il m'a fallu un peu de temps pour réaliser la connerie de mon raisonnement, et comprendre que même avec ce mec je me voyais en homme et donc comme homo. Cette anecdote stupide est finalement mon plus grand questionnement.

Du côté des peurs, la liste serait beaucoup plus grande. J'ai énormément flippé avant chaque annonce : à mes parents, ma famille, mes amis, mon école. J'avais peur d'être rejeté, jugé, vu comme fou. Finalement, tout s'est bien passé, et même si certaines personnes m'ont confié ne pas comprendre, je n'ai eu aucune réaction réellement négative.

J'ai eu de nombreuses craintes au moment de la prise de testo. Pas par rapport à moi, mais aux autres. J'ai commencé à penser qu'on allait m'attendre au tournant, juger mon comportement comme à la hauteur de celui d'un homme ou pas, etc. Heureusement j'ai fini par trouver un semblant d'équilibre dans cette identité toute neuve et ces craintes n'ont pas duré.


 
Témoignage* de Mickael.

*Ce témoignage est soumis aux lois sur la propriété intellectuelle. Il est la propriété exclusive de son auteur.
Toute reproduction, modification, publication même partielle est strictement interdite

Tout contrevenant s’expose à des sanctions.

Date de création : 2007

Témoignage de Jalex


 1. Acceptation de sa transidentité


L'acceptation de ma transidentité à été, comme tout le monde, spécifique à ma vie. Dès mes 5/6ans je me souviens que je me posais déjà des questions sur moi-même. Par exemple "pourquoi mon frère a une passion et pas moi?". J'ai toujours été dans cette quête.

C'est dans les 2 ans qui ont suivis que mes parents ont divorcé. A partir de là, j'ai juste voulu leur plaire. A noël je regardais dans les magazines les ateliers, les playmobils, les jouets superman et autres super-héros mais mon plaisir, c’était surtout les voitures télécommandées, puis je regardais ma mère et je retournais au rayon poupée... Je m'amusais avec ! Mais j'aurais préféré ne pas avoir honte de mes goûts.

Mon père, lui, m'habillait en rose de la tête aux pieds. J'ai grandi ainsi. En CM2, je regardais une série TV et j’ai découvert la bisexualité. Je m’y sentais bien. Je disais à mes amies de l’école que “ça me dérangerais pas d’avoir une copine”. Mais face à ma mère ce fut autre chose...

J’ai fais une 6ième dans un collège proche de chez moi et ça s’est plutôt mal passé. On me frappait car je n’étais pas à la mode, je n’avais pas de copain, et je ne me maquillais pas. J’ai donc suivi mon grand frère en internat l’année suivante. Je me suis un peu émancipé. En 4ième, je suis sorti avec un garçon, il était gentil mais en y réfléchissant je n’avais pas plus de sentiment que ça. Nous avons rompu et... j’ai aimé ma première fille. Mais je dois avouer un secret bien caché. J’ai eu une “relation libre” dès ma 5ième à l’internat... C’était juste de la curiosité mais ça me convenait. Bref, cette fille que j’ai aimé était plus âgée mais ça n’a jamais fonctionné. J’étais tellement différent, gothique... Et puis mon collège était très “catho”, au moment où j’ai eu besoin de soutien pour accepter que j’aimais les filles, les surveillants et le CPE ne m’ont pas aidé (On n’est pas la pour parler de l’homophobie dans les milieux scolaire) ! Je ne pouvais pas m’approcher d’une fille ou d’un gars à moins d'1M50... Par la suite j'ai rencontré une fille sur internet mais j’en parlerai plus tard.

Une fois le brevet en poche j’ai changé d’internat. En 1 an je suis passé de gothique à “normal”. J’ai vraiment essayé d’être une fille, avant même que je comprenne que j’étais un gars mais j’étais très triste.

Entre ma 2nde et ma 1ière, j'ai parlé à ma copine (en vacances chez moi) de mes ressentis, puis j'ai cherché sur internet. Et je trouve ! On en parle. Je commence à assumer. A la plage, dans l’eau, je retire mon haut. Et d’après elle... Il n'y a pas photo ! Avant la rentrée de 1ière je me coupe les cheveux, je commence l'année en faisant mon coming-out à mes amis ! Et je crois que j’ai passé une superbe année. Je leurs ai donné le nom que je me donnais petit dans mes jeux. Habillé en gars je deviens moi-même. Je me souviendrai toujours de cette phrase “L’année dernière tu étais bizarre, mais cette année tu es super cool !”. Avec le soutien de mes amis j’avance. Je vais rentrer en terminal l’année prochaine et je vais continuer sur ce chemin.

 


2. Contraintes administratives et médicales


Je n’en ai pas trop pour l’instant, enfin... Il y a les cours de sport. C’est à dire piscine. Cette année j’avais tous prévu. Le short de gars, le t-shirt, le binder dessous. Mais je n’ai pas pu assumer mesformes de fille devant tout le monde. Je me suis retrouvé dans le bureau du sous-directeur en larmes. Je n’ai pas fais cours cette semaine-ci. Mais pour m'éviter la piscine il m’a demandé un mot des parents (la blague...) ou d’un médecin. Prétextant une douleur, je demande donc un rendez-vous à ma mère près de mon internat, donc seul. La médecin n’avait pas l’air très au courant du sujet, et je penses que ça a joué en ma faveur. Elle m’a donné l’attestation et hop! Dehors ! J’ai donc réussi. Mais je sais que pour l’année qui vient, avoir ce mot va être plus difficile avec le bac... Non pas que je veuille sécher l’épreuve mais c’est trop difficile.

Les rendez-vous médicaux sont durs aussi. Vous savez le “retirez votre t-shirt” pour écouter ton cœur avec le stéthoscope. On va me demander de retirer le binder aussi, alors à chaque je dois remettre un soutif. Quelle horreur ce truc !

Médicalement parlant il y a autre chose que je redoute. Je ne veux pas raconter ma vie mais bébé j’ai eu un grave problème cardiaque, je devrais passer un échographie du cœur. Donc torse nu.. Ça fait 5 ans que je repousse ce moment fatidique !! Mais j’ai bien peur que ce problème de santé me coince plus tard pour les opérations bien que je n’ai aucunes séquelles ni douleurs... Mais j’ai très peur de ça.

 


 3. Les changements physiques


Je suis pas hormoné encore. Mais ! Je penses qu’on est tous passé au stade des cheveux courts. Disons que j’ai évolué mais pas de réels changements... Il y a un an j’ai demandé à ma mère à voir un psychiatre (comme par hasard). Nous avons beaucoup de soucis familiaux, alors pas besoin d’argumenter, elle était même contente. J’ai expliqué à ma psy la situation et que je voulais prendre de l’avance sur la transition pour avoir l'attestation dès mes 18 ans. Elle est ok. Donc depuis un an elle me suis régulièrement. J’ai une vie vraiment compliqué alors on se voit presque 2 fois par mois. Elle veut reprendre toute ma vie ! J’ai parfois peur qu’elle pense que j’ai eu un traumatisme et que être un garçon n’est qu’une “planque” face aux problèmes. Alors que moi je sais que non. J’ai l’impression d’avoir trouvé la logique de ma vie et tous ces éléments que je trouvais bizarres, comme les catalogues de jeux, ont maintenant du sens !

Enfin bref, j’espère que ces rendez-vous mèneront à quelque chose. Mais pour l’instant ça a l’air d’aller.

 


4. Le coming-out familial


Pour commencer je l’ai dit à mon frère mais pour lui il a eu une petite sœur et il veut la garder. Iln'a toujours pas compris que je ne devenais pas un garçon du jour au lendemain, mais que j’arrêtais juste d’être la sœur qui dit AMEN à tout parce qu’elle a honte. Je suis donc en mauvais terme avec lui. Et puis ça n'a pas grand chose a voir mais il est violent. Il faut toujours attendre qu’il se bouge pour faire si ou ça alors que lui est devenu impatient avec les autres. Un jour il m’a dit “si tu es un homme comporte toi comme tel”. Je dois continuer à le voir car j’habite encore dans la maison familiale mais je penses que quand je serai loin il devra attendre quelques années avant que je ne le revois.

Alors ma mère. Je lui ai dit dans le moment le plus masculin du monde... En faite j’aime bien m’occuper des filles. Et la j'étais occupé à lui maquiller les yeux. C’est ma mère donc bizarrement j’ai pas réussi ! Je sais pas si vous, vous avez le même pouvoir, mais quand je souhaite faire plaisir à mon entourage, c’est inéluctable, ça échoue. J’ai commencé par lui dire “et si je me sentais...”, et après ce fut ferme et définitif avec “je suis”. Sur le coup elle n'a pas trop mal réagi mise à pars LA petite phrase qu’on aime tous entendre “je penses que tu es malade et qu’il faut que tu vois plus ta psy”. (sarcasme)

En fait c’est elle qui pense qu’avec les problèmes familiaux qu’on a eu je suis malade. Voila. Mais ça allait. Je suis reparti faire ma semaine en internat. Et comme par magie, alors que nous nous entendions bien, la situation s’est dégradée. Depuis, elle me hurle dessus pour n’importe quoi. Si vous pensez que je suis juste un p'tit branleur d’ado, je vous rassure, la plupart du temps il y a une amie de ma mère à la maison qui vient me voir dans ma chambre pour me dire que ce n’est pas de ma faute. Alors je veux bien me remettre en question mais des fois je comprends vraiment pas.

Anecdote : Le jour de mon oral de bac, ma mère pour la énième fois me hurle dessus. Manque de chance 2 personnes étaient à la maison pour m’accompagner à l’oral (des amis de ma mère donc adulte, je précise). Pour tout ça j’attends encore ses excuses.

Et je sais pas pour vous mais depuis que je lui ai dis ma mère à développé un syndrome. Celui du “elle”. Donc dès qu’on est en public c’est “ma fille” “louloute” et j’en passe. J’ai trouvé LA solution quand cette personne vous a pris pour un garçon et vous regarde de plus près en se demandant si vous êtes bien une fille. Hochez des épaules. Comme pour dire “Me regardez pas comme ça je comprends pas non plus”. C’est souvent très drôle comme situation.

Et pour mon père, pour faire simple,“Les trans c’est des idiots, des abrutis, on (ne me demandez pas je sais qui c'est non plus) leurs met des idées dans la tête !!!”. Voila, donc nous sommes tous beurré pour l’hiver je pense XD Vous comprendrez pourquoi j’attends d’être majeur pour lui dire.

En résumé, soyez sur de vos convictions. Quelque soit votre âge. Car si cela se passe mal, ils vont s’efforcer de vous faire douter de vos ressentis les plus intimes. Et n’ayez pas honte de vos goûts, car quand vous les assumez ils penseront que c’est juste une lubie de passage, une erreur de jeunesse, et j’en passe.

C’est en cachant qui j’étais depuis mon plus jeune âge et en essayant d’être ce que je ne suis pas pour leur plaire qu’aujourd'hui ils ne comprennent pas qui je suis réellement. Je ne dis pas que c’est de ma faute ! Je dis qu’il faut juste reconnaître le pourquoi du comment.

 


5. Les relations amoureuses et amicales


Des amis je n’en ai pas beaucoup beaucoup... Ils sont donc quasiment tous proche de moi et onttous accepté surtout quand ils voient que je suis épanoui. A l’internat, les gens n’en n’ont rien a faire. Les filles n’y pensent pas et la personne avec qui je suis dans ma chambre est sûrement dans le top 3 de mes amis. On s’entend super bien, elle parle de moi au masculin. Bref, ma colocataire est juste une fille gentille et merveilleuse. Sinon mon ami d’enfance l’a bien pris. Il se pose des questions depuis bien avant moi sur son genre (le hasard). Sauf que lui se serait un dérèglement hormonal qui serait à l’origine de ses doutes. Et sinon j’ai une autre amie très proche qui m’a carrément présenté à ses parents en garçon. Cette amie aussi est merveilleuse. Tous ça a l’air idyllique mais attendez vous a ce qu’un de vos amis n'accepte pas ou vous dise que pour lui vous serez toujours une fille. Attendez vous aussi aux critiques, que ce soit face ou dos à vous.

Au niveau de mon couple, ce fut un peu dur au départ. Mon couple a été en péril pendant un temps mais j’ai rassuré ma copine et cela fait plus de 2 ans qu’on est ensemble. Tout ce passe beaucoup mieux à présent. Mais je deviens de plus en plus pudique et c’est le principal soucis.

 


6. Le monde professionnel et scolaire


Je suis encore a l’internat et c’est vraiment un monde. Le dimanche soir et le vendredi je suis en tenue neutre, mais la semaine je suis en gars. Les vêtements les plus masculins je me les achète et me les lave. Sinon j’ai vu que certains trans demandent le changement de nom sur les listes scolaires, j’aimerais vraiment le faire mais je ne penses pas pouvoir. Surtout que je n’aurais pas le soutien de ma famille.

Au niveau des profs, ils n’ont rien a y faire mais ils ne disent rien.

 


7. Peurs, questionnements et doutes


Alors je suis jeune, donc ben, j’ai encore beaucoup de doutes et de questionnements. Je continue de m’affirmer. Mais c’est plutôt tout ce qui est administratif qui me fais peur.Sinon, j’ai peur de pas avoir mon attestation car ma psy est a 1h30 de chez mes parents donc je suppose qu'après la terminale je ne pourrais plus la voir aussi souvent.Si ma psy ne me la donne pas je serais sûrement très triste. Mais je me battrai pour en avoir une. Je perdrais jute ma crédibilité auprès de ma mère qui pense que je suis malade.

Ma mère veut que je parte faire mes études dans une certaine école et que je sois logé en foyer. Et la c’est plus que de la peur. Car si je débute ma transition je serai logé dans un étage pour fille. Donc vous m'imaginez chez les filles, donc un foyer catholique, alors que je deviendrai un mec ? Je penses qu’elle veut surtout me mettre des bâtons dans les roues. Mais je m’avancerais pas plus, j’ai pas envie de jouer les paranoïaques.

Sinon je sais que mon coming-out envers mon père risque d’être chaud.. Et c’est une source de stresse supplémentaire.

Mais dans tous les cas, je veux devenir qui je suis et je me laisserai pas abattre.


 
Témoignage* de Jalex.

*Ce témoignage est soumis aux lois sur la propriété intellectuelle. Il est la propriété exclusive de son auteur. 
Toute reproduction, modification, publication même partielle est strictement interdite

Tout contrevenant s’expose à des sanctions.

Date de création : Septembre 2014

Temoignage de Radis


 1. Acceptation de sa transidentité


J'avais écrit tout un truc sur mon enfance et mon adolescence mais au final je pense que ça en aurait barbé pas mal donc je fais un petit résumé.
 
Je dirais que mon enfance a été plutôt banale, j'ai toujours su que j'étais une fille mais ma mère étant plutôt du style « tu t'habilles comme tu veux et tu joues avec ce que tu veux » je n'ai pas eu de traumatisme majeur ni au niveau habillement ni niveau jouet.

J'étais, je pense, juste une fille un peu casse coup et vulgairement « garçon manqué » (que c'est laid).

Pendant l'adolescence j'ai fais une tentative de « féminisation » qui n'a pas eu beaucoup de succès, puis j'ai réalisé que j'étais peut être gouine. Cette idée m'a beaucoup plu et je me suis coupé les cheveux.

Je n'ai pas souvenir d'une « révélation » trans, j'ai juste trainé sur des sites internet lesbiens puis sur des sites ftm, je ne me souviens pas de comment je suis passé de l'un a l'autre.

La possibilité de «  changer de sexe » ne m'était pas inconnue puisque la 1ère gouine que j'ai rencontré était mtf.

 


2. Contraintes administratives et médicales


Comme tout le monde, je pense, j'ai vécu le passage chez le psy comme une contrainte, surtout à la fin.

J'ai du le voir pendant un an en étant pleinement conscient que ma situation de l'époque ne me permettait pas de commencer un traitement hormonal ( j'étais au lycée).

Maintenant que j'ai obtenu mon changement d'état -civil et que je n'ai plus besoin de le voir pour ça je dois me botter le cul pour aller le voir, mais je ne l'ai pas vu depuis plus d'un an.

Pour le changement d'état-civil je n'ai pas énormément eu de contrainte, même pas du tout, vu que l'endroit où je l'ai fait avait des conditions très « light».

 


 3. Les changements physiques


Les hormones ainsi que la mammectomie m'ont apporté un grand soulagement.

Avant de commencer la testo j'étais vraiment dans un trip « je veux de la testo » sans forcement mettre des mots ou des ressentis ou sur ce que cela m'apporterait. Maintenant que je suis sous testo depuis presque 2 ans je dois dire que je suis pleinement satisfait de tout ce que cela m'a apporté, aussi bien dans un ressenti purement psychologique que physique.

 


 4. Le coming-out familial


Le coming-out au niveau de ma famille s'est résumé à ma mère qui a fait circuler l'info au niveau de la famille « proche ».

Je savais que ma mère ne réagirait pas mal dans le sens « je te met a la porte », j'avais juste le pressentiment que cela mettrait du temps et que ça ne serait pas facile pour elle.

Je dois rajouter que ma mère est bipolaire et que ses réactions vis-à-vis de l'annonce ont été fortement influencées par cela, même si, sur le moment, je n'étais pas pleinement conscient de ça.

Maintenant tout va bien, elle ne se trompe que très rarement sur les pronoms ainsi que sur le prénom et semble avoir réalisé que je suis bien mieux maintenant qu'avant.

Il est très paradoxal de constater qu'au moment de l'annonce on attend des parents une pleine acceptation et que chaque erreur grammaticale semble la fin du monde alors que c'est a ce moment là que c'est le plus difficile pour les proches, alors que maintenant plus de 3 ans après je suis beaucoup plus cool.

 


 5. Les relations amoureuses et amicales


J'ai rencontré la personne avec qui je suis dans une relation de type lesbien mais a vrai dire ça n'a pas durée bien longtemps sur ce mode la, étant donné que je savais déjà que je voulais modifier mon corps dans une optique plus masculine.

Elle savait que j'étais dans cette optique et quand les choses se sont officialisées il n'y a pas vraiment eu de problèmes

Et même si il y a eu pas mal d'interdit niveau sexuel jusqu'à ce que je me fasse opérer du torse et que je commence la testo, maintenant tout va bien de ce coté la et il n'y a plus d'interdits.

Edit de l'administration sur la demande de l'auteur du témoignage : Une rupture est survenue après l'écriture de ce témoignage. L'auteur tenait à faire savoir que cette rupture n'est aucunement liée au fait qu'il soit trans'.

Au niveau amical je fréquentais peu ( même quasiment personnes ) de personne avant ma transition, ça n'a donc pas été difficile.

Maintenant je ne fréquente que des gens qui savent que je suis trans dont une énorme majorité de trans, être considéré comme un homme biologique me met très mal a l'aise de même qu'être considéré comme un homme car je déteste tout ce qui rattaché au statut d'homme dans notre société.

 


6. Le monde professionnel et scolaire


Étant toujours étudiant j'ai fais ma transition au niveau de la fac, au tout début je n'ai rien dit étant d'un naturel très effacé, j'ai ensuite, pour les travaux dirigés, dis aux profs qu'il y avait eu une erreur administrative au niveau de mon identité et qu'en fait mon nom de famille (qui est aussi un prénom) était mon prénom et inversement, aidé par les blocages du CPE je n'ai pas eu de problème pour que ça passe vu la courte durée de l'année scolaire.

Maintenant que mes papiers sont changés il n'y a plus de problèmes et c'est bien plus reposant.

 


7. Peurs, questionnements et doutes


Je n'ai pas l'impression après coup d'avoir eu des doutes ou des peurs concernant la transition à proprement dit, mais maintenant je me mets a flipper vis-à-vis du fait que lorsque je rentrerai dans le monde du travail je devrai me comporter en « homme »  socialement, hors c'est quelque chose que je ne veux pas faire et qui me met très mal a l'aise, d'autant que je suis très sensible a la moindre parole sexiste, homophobe, transphobe, qui sont en quantité dans le langage courant.

 

 
Témoignage* de Radis.

*Ce témoignage est soumis aux lois sur la propriété intellectuelle. Il est la propriété exclusive de son auteur.
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Tout contrevenant s’expose à des sanctions.

Date de création : 2008

Temoignage de Bibi1237


1. L'acceptation de sa transidentité


J’ai 24 ans et j’ai commencé mon parcours au début de l’année 2012.

Dès l’âge de mes 4-5 ans chaque matin au réveil j’espérais avoir enfin le corps qu’il m’était destiné au final. J’étais curieux et j’étais attiré par les deux sexes seulement j’ai remarqué que je préférais les filles et que j’me sentais mec. Par la suite, j’me suis plus posé de questions j’étais un mec qui aimait les filles. Le mot « transidentité » je ne connaissais pas je n’avais pas de mot spécifique à ce qu’il m’arrivait mais je savais qu’il y avait dû avoir un problème pendant ma conception, car je me sentais mec avec quelques soucis de réglages (si on peut dire ça comme ça)... J’ai accepté naturellement qui j’étais.

 


2. Les contraintes administratives et médicales


Pour débuter mon parcours je n’ai pas eu de problèmes car des ftm et mtf m’ont orienté et donné ce site pour avoir le plus d’informations. Un copain ftm m’a passé l’adresse d’un psychiatre et d’un endocrinologue. Ensuite ma compagne m’a mis en relation avec un chirurgien pour l’hystérectomie (j’ai mon premier rendez-vous avec lui en mai). La seule contrainte concernant l’hystérectomie c’est du fait d’attendre 3-4 mois pour l’opération car si ça tenait qu’à moi je ferais ça demain matin (même si je sais que ce n’est pas possible mais c’est pour montrer que je suis impatient). Par contre je suis toujours en recherche d’un chirurgien pour la mammectomie (j’hésite entre 3 chirurgiens).

Pour le moment je ne sais pas si je fais la phallo ou la méta et dans quel pays.

En ce qui concerne le changement d’état civil je sens que ça va être long et compliqué car je suis né à l’étranger et je suis de nationalité française.

 


3. Les changements physiques


Avant, selon la façon dont je m’habillais (vêtements amples) on me prenait pour un mec et si je m’habillais un peu moins large les gens se posaient des questions. Puis « le haut » a commencé à grandir trop vite et à partir de là j’me sentais encore plus mal. Par la suite, on m’a fait découvrir les binders ! Enfin quelque chose qui allait résoudre en parti mes problèmes !

Grâce à la testostérone, mon corps à pas mal évolué et m’a beaucoup soulagé que ce soit moralement ou physiquement.

 


4. Le coming-out familial


Je dois dire que ça été dur de me lancer (pour des raisons un peu plus personnel) sinon j’me serais lancé plus tôt car avec mes parents j’ai toujours eu de bons rapports et je ne leur cache pas grand-chose (sauf les âneries de jeunesse lol mais ça c’est un autre sujet Complice )

Avec l’aide de ma compagne nous avons réfléchi à la façon de l’annoncer et envisager toutes les réactions de mes parents. Finalement nous avons donné ma lettre en main propre. Ils ont très bien compris la souffrance que je gardais au fond de moi et ont accepté mon choix. Donc pour mes parents ça s’est bien passé^^. Concernant mes frères je leur ai envoyé la même lettre, l’un des deux n’a rien dit et l’autre est venu me voir et nous avons discuté entre frères, il a compris ma démarche et maintenant il m’accepte comme son frère =). La femme d’un de mes frères n’a rien dit je ne sais pas ce qu’elle en pense mais je crois qu’elle n’accepte pas car avant on se parlait et maintenant ce n’est plus trop le cas (du moins c’est comme ça que je le perçois) mais je dors quand même bien la nuit Complice.

Il n’y a pas vraiment eu de coming-out auprès de ma belle-famille le « il » était au rendez-vous et ils n’ont pas été étonné quand je leur ai annoncé que j’allais commencer mon changement.

Pour le reste de ma famille, j’me suis dit que le principal ça devait être la famille proche qui devait être au courant et les autres ce n’était qu’une formalité rien de plus. Toutefois j’ai fait mon coming-out auprès d’une de mes cousines, au début elle était contente pour moi puis après elle est revenue sur sa décision et d’après moi elle a essayé de me faire changer d’avis. Je lui ai fait ressentir que son avis j’en avais rien à faire (pour rester soft Complice et je lui ai fais comprendre que les personnes qui n’acceptaient pas, que ce soit ma famille ou non, ça ne me dérangerait pas qu’ils ne fassent plus parti de ma vie ; depuis on ne se parle plus Content.

 


5. Les relations amoureuses et amicales


Je me suis toujours vu hétéro donc mes conquêtes (il n’y a pas eu foule car je cherchais une relation sérieuse) étaient des filles hétéros. Actuellement cela va faire 5 ans que je suis en couple et elle a très vite compris « mon cas ». Au niveau sexuel nous agissons comme un couple hétéro, évidemment il y a certaines choses que nous ne pouvons pas faire pour le moment, mais nous n’avons pas de relations sexuelles dites « lesbienne »

Pour ce qui est des relations amicales il n’y a pas vraiment eu de coming-out puisque dès nos rencontres je leur expliquais puis maintenant je n’explique plus il n’y a plus rien à savoir Complice.

 


7. Peurs, questionnements et doutes


Le moment où j’ai eu le cœur qui palpite (oui je n’assume pas de dire « peur » lol) c’était quand j’ai dû avouer à mes parents. Je n’ai pas vraiment d’inquiétude je suis à un tournant de ma vie où je sais ce que je veux et donc je fonce pour l’obtenir sans trop me poser de questions parce que je connais déjà les réponses Complice (oui au final j’m’en suis posé un petit chouïa lol mais je voulais dire par là que je ne m’y attardais pas ^^). J’espère juste que les résultats des opérations seront satisfaisants et qu’il n’y aura pas de complications.

 

Témoignage* de Bibi1237.

*Ce témoignage est soumis aux lois sur la propriété intellectuelle. Il est la propriété exclusive de son auteur. 
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Date de création : 2013

Temoignage de Kimo


 1. Acceptation de sa transidentité


Ça n'a pas de signification particulière mais, enfant, je n'étais pas une petite fille. Je reprenais déjà les gens sur les pronoms, je tapais des crises si jamais on essayait de me faire porter des robes ou les cheveux longs, ce genre de trucs...

A tel point que mes parents ont pris le parti de me laisser faire comme je voulais en espérant que tout « rentre dans l'ordre » un jour.
J'ai donc eu une enfance de petit garçon en me disant qu'il fallait que j'en profite petit, puisqu'on m'avait bien fait comprendre qu'en grandissant ça devrait changer.

A l'adolescence,  j'ai donc tenté de « faire la fille », enfin j'ai fait ce que je pensais qu'il fallait faire pour être une fille quoi, porter des jupes, du maquillage, sortir avec des mecs, mais je sentais bien que ça ne collait pas du tout et j'étais très mal.
Ensuite j'ai pensé que c'était parce que j'étais lesbienne que j'étais comme ça et alors j'ai commencé à faire des tas de compromis sur tout sans vraiment me sentir mieux au fond.

C'est en fréquentant des sites gays que je suis tombé sur des infos sur les trans', les transitions, les ftm. Ça m'a fait un petit choc parce que je me suis reconnu tout de suite, mais à l'époque, j'avais dans les 20 ans, ça m'a fait très peur et j'ai trouvé des tas de bonnes raisons pour enfouir bien loin l'idée que je pouvais transitionner moi-même, genre « c'est trop compliqué, trop long , ça fera trop un choc à mes parents, et puis finalement je suis bien comme je suis, c'est trop tard je suis trop vieux », etc...

J'ai donc continué à vivre ma petite vie faite de tas de compromis jusqu'au jour où l'impression de passer à coté de ce que j'étais réellement est devenue trop forte.

D'autres éléments ont joué aussi, le fait que j'étais dans une relation sentimentale stable et harmonieuse (j'y suis toujours Sourire), le fait aussi d'avoir eu à ce moment là dans mon entourage une personne en transition pour qui ça avait l'air de plutôt bien se passer.

Dès le moment où j'ai parlé de tout ça pour la première fois, je me suis senti libéré, comme si toute mon histoire devenait logique, comme si tout se remettait en place d'un coup.

 


2. Les contraintes administratives et médicales


Grâce aux infos sur des sites internet comme celui-ci et grâce aux ftm que je connaissais, j'ai pas galéré pour les médecins. J'ai trouvé un psy compréhensif tout de suite et je n'ai pas eu à attendre pour avoir mon attestation pour les hormones. J'ai aussi eu la chance de trouver un endocrino qui m'a plu tout de suite et avec qui ça se passe bien.  J'ai procédé pareil pour le chirurgien pour la mammectomie et je pense me faire opérer à l'automne. 

Maintenant évidemment je me dis que j'aurais pu démarcher des médecins pour en trouver des « neufs » et désengorger un peu les cabinets des rares qui acceptent de suivre les trans'. Mais à ce moment là, je ne connaissais pas bien ni la situation, ni les problèmes qu'elle pose et j'étais plutôt très angoissé donc je suis même pas sur que j'en aurais été capable.

J'ai déposé récemment une requête pour un changement de prénom au TGI de Paris. Je suis passé en première audience et je suis tombé sur des gens bornés et méprisants qui m'ont fait comprendre que si je ne prenais pas un prénom mixte, ils ne me l'accorderaient pas.

C'est la première fois que je suis confronté à une telle transphobie et je me sens blessé et révolté. Je vais faire appel de leur décision et je compte sur le fait que la cour d'appel suive la jurisprudence qui existe déjà. Changer de prénom me permettrait d'aller à la banque ou à la poste sans devoir me justifier de trop, de bosser plus facilement, de reprendre ma voiture ou me balader le soir sans craindre les contrôles de police (parce que ça m'est arrivé et que j'étais hyper mal avec ma CNI au prénom féminin mais heureusement ils n'ont pas regardé), etc...

 


3. Les changements physiques


Ça fait maintenant 9 mois que je prends des hormones. Je suis hyper content de tous les changements que ça m' apporte physiquement et psychologiquement pour l'instant.

Je commence à avoir de la barbe et de la moustache, des muscles et des poils et je n'ai plus mes règles. J'adore avoir la voix plus basse et plus grave. 
Je me sens plus dynamique et plus à mon aise d'une manière générale. Et je suis aussi hyper content d'avoir un bon passing, on ne me dit plus du tout « madame » depuis quelques mois, c'est un énorme soulagement parce que j'avais beaucoup de mal à supporter le fait d'avoir une image de « fille masculine » au tout début de l'hormonothérapie. Tout ça m'a rendu beaucoup plus sociable et communicatif qu'avant.

 


4. Le coming-out familial


J'ai fait une lettre à mes parents en essayant d'être le plus concis, positif et précis possible pour limiter leurs inquiétudes et puis je l'ai postée. C'est sûrement l'étape qui a été la plus difficile pour moi pour l'instant. J'avais très peur de leur réaction, de leur faire du mal ou d'être rejeté.

Finalement, ils ont été parfait. Mon père m'a envoyé un sms de suite pour me dire qu'ils m'aimaient et qu'ils ne voulaient que mon bonheur, qu'ils seraient là pour moi. Un coup de fil de ma mère a suivi. Mon père a mis un peu de temps avant de pouvoir me voir. Ça a quand même été un choc pour lui. Ma mère m'a avoué qu'elle avait toujours « redouté » que je sois trans' et qu'elle s' était même renseignée là dessus quand j' étais encore tout petit.

Bref, aujourd'hui tout se passe hyper bien, on se tape des déjeuners en famille le dimanche avec ma copine et ils m'ont offert une gourmette au prénom de « Joachim » à Noël.

J'ai une petite famille donc il n'y avait pas grand monde à informer. J'ai juste un oncle qui est au courant en plus de mes parents et sa réaction a été de dire « mince si j'avais su que tu étais mon neveu et pas ma nièce, je t'aurais appris à jouer au foot ». Voilà.

 


5. Les relations amoureuses et amicales


Tout s'est bien passé également de ce coté. Ma copine ne s'étant jamais vraiment sentie lesbienne a très bien pris l'annonce de ma transition. De plus, un de ses meilleurs amis est ftm donc elle était déjà sensibilisée au truc. Ça faisait environ deux ans qu'on était ensemble quand je lui en ai parlé. On est toujours ensemble et la transition a renforcé encore plus notre couple, elle m'a été d'un grand soutien.

Pour mes amis, je l'ai annoncé au fur et à mesure. Ils ont tous fait l'effort d'essayer de comprendre, de me mettre au masculin assez rapidement. Au bout d'un mois ou deux, presque plus personne ne faisait d'erreur de prénom ou de pronom. Je n'ai pas eu à faire de tri, tout le monde a été très à l'écoute et très respectueux par rapport à moi.

Il y a encore quand même quelques personnes à qui je l'ai dit par mail mais que je n'ai pas eu le courage de revoir depuis, mais je compte bien y remédier maintenant que je passe bien et que je suis plutôt très content de mes changements physiques.

 


 6. Le monde professionnel et scolaire


Au début de l'année, j' étais dans une école de jazz. Je ne savais pas trop si j' arriverais à y rester tout en changeant physiquement.  J'en avais parlé à mon prof principal qui avait eu une bonne réaction genre « tu peux compter sur moi, je ne ferais rien qui te mette mal à l' aise ».

Malgré ça je ne suis pas resté. C'était finalement trop compliqué pour moi de vivre cette transition au milieu de gens que je ne connaissais pas bien et à qui je ne savais pas comment parler de ça.

Maintenant, j'ai la chance de pouvoir bosser avec ma mère qui a sa propre boite. C'est plus simple et confortable pour moi en ce moment. Ça m'apporte un salaire et une formation dans un boulot qui certes n'est pas une vocation mais ça me stabilise quand même beaucoup et je n'ai pas abandonné la musique pour autant.

 


7. Peurs, questionnements et doutes


Maintenant je pense que transitionner est la meilleure décision que j'ai prise depuis très longtemps.

Je n'ai plus tellement de peurs, ni de questionnements sur le bien fondé du truc mais j'ai quand même énormément douté au début et c'était très angoissant.

Les seules inquiétudes qu'il me reste concernent les opérations et leur résultat, comme n'importe quelle personne qui va se faire opérer j'imagine.

Et finalement ce qui m'est arrivé au tribunal m'a un peu secoué mais ça n'a fait que renforcer ma détermination à aller jusqu'au bout sans plus faire de compromis.

 

Témoignage* de Kimo.

*Ce témoignage est soumis aux lois sur la propriété intellectuelle. Il est la propriété exclusive de son auteur.
Toute reproduction, modification, publication même partielle est strictement interdite

Tout contrevenant s’expose à des sanctions.

Date de création : 2008

Paroles de FTM

Dans cette partie vous trouverez des témoignages de FTM dans des parcours, situations et ressentis différents. Le pluralisme de ces témoignages est capital pour nous, car notre idée n'est pas de caricaturer le vécu des personnes transsexuelles, mais bien de laisser chacun s'exprimer librement dans ces ressemblances comme dans ces différences.

Toutes les contributions sont les bienvenues, il suffit de prendre contact avec nous.


Chaque témoignage s'articule autour de 7 thèmes que je vous invite à découvrir en lisant la suite, bonne lecture à toutes et à tous Sourire.


  1. L'acceptation de sa transidentité.
  2. Les contraintes administratives et médicales.
  3. Les changements physiques.
  4. Le coming-out familial.
  5. Les relations amoureuses et amicales. 
  6. Le monde professionnel et scolaire.
  7. Peurs, questionnements et doutes.

Témoignage de MaelCR7 (, 21 ans - 2015).  

Témoignage de Jalex (, 17 ans - 2014). 

 Témoignage de Bibi1237 (, 24 ans - 2013). 

 Témoignage de Nathan (, 38 ans - 2011). 

 Témoignage de Léo (, 23 ans - 2010). 

 Témoignage de Kimo (, 29 ans - 2008). 

 Témoignage de Radis (21 ans - 2008).

 Témoignage de Mickael (,  22 ans - 2007).

 Témoignage de Edgar (, 24 ans - 2007).


Merci à celles et ceux qui ont déjà apporté leur témoignage sur notre site. Toutes les voix comptent, toutes les expériences sont bonnes à partager et apportent une aide réelle et précieuse à beaucoup de personnes. Cette partie ne peut exister sans vous, n'hésitez pas à prendre contact . Vos témoignages peuvent rester totalement anonymes par notre intermédiaire.

Temoignage de Leo


1. Acceptation de sa transidentité


Je n’ai pas eu à accepter ou en tout cas à faire un choix. La chose s’est imposée à moi, même si à certains moments de ma vie j’ai essayé de la repousser. C’est une évidence, une continuité; je ne peux pas grandir sans passer par là.

Du plus loin qui je puisse remonter dans mes souvenirs, j’ai toujours voulu être un garçon, plus précisément j’ai toujours été un garçon, même physiquement. A l’école maternelle je m’identifiais à mes camarades du sexe « opposé » en dépit de ma coupe au carré que ma mère m’imposait. A huit ans je jubilais quand le boucher m’appelait jeune homme en me rendant la monnaie. Au collège, les autres me demandaient sans cesse si j’étais une fille ou un garçon malgré mes cheveux mi-long. Au lycée j’ai quelque peu essayé la féminité mais j’attirais les mecs gays… Les autres aussi me renvoyaient à cette « identité paradoxale».

J'ai décidé de vivre entre deux pour ne pas avoir à faire un choix, parce que je me croyais plus malin que les autres de pouvoir être ni l'un ni l'autre, ou d'être les deux à la fois. Que je pensais que je réussirais à trouver un équilibre entre ce que j'étais physiquement et intérieurement comme ça. Et surtout parce que c'est plus simple que de se remettre en question.

Mais plus j’avançais dans le temps et moins je supportais qu’on me renvoi à mon identité féminine, plus je me fermais lorsque les autres ne me reconnaissaient pas en tant que mec. Je crois que le plus dur c’était de faire la bise à tous les gars de ma boite, d’y être obligé parce que connu là bas en tant que possesseur de chromosomes XX. Je n’ai jamais aimé dire bonjour, parce que c’est toujours à ce moment que tout se joue, si on te tend la joue t’as perdu.

J’ai donc pas eu à accepter à proprement dit, commencer les démarches c’est juste devenir moi. La porte que j’avais pas vue mais qui est bien là, juste à ouvrir.

 


2. Les contraintes administratives et médicales


La société n'est pas très évoluée, ni très ouverte sur le sujet. Les médecins oublient rapidement leurs connaissances face au transsexualisme, et même pour certains leur serment d'Hippocrate. Je suis en province et je peux dire que beaucoup de portes se sont fermées, aucun psychiatre n'a voulu me recevoir, tous m'ont répondu ne pas être spécialisés en la matière et se sont renvoyés la balle. J'ai du faire mon suivi psy sur paris avec les frais et les contraintes qui vont avec. 

Concernant l’aspect administratif, j’ai opté pour l’acte de notoriété, actuellement en cours de rédaction. Parce qu’il faut bien dire que rien n’est fait pour nous, tout est au bien vouloir de l’interlocuteur que nous avons en face, et tant pis si l’interlocuteur a décidé de ne pas comprendre. Avec ce document je compte bien faire apparaitre mon prénom d’usage et donc masculin sur un certain nombre de documents. Par contre aucun problème pour les ouvertures de contrats EDF, GDF, et eau, tout est au nom de Léo.

 


3. Les changements physiques


Je passe déjà très bien, disons qu’actuellement non hormoné je suis reconnu à 65% comme un mec au premier contact par les inconnus. J’attends tout de même beaucoup du traitement hormonal, la mue, et la pilosité par exemple. Parce que ça représente la puberté finalement, et que sans poils et sans voix d’homme, pour l’instant je me sens plus bloqué dans un corps de petit garçon que dans un corps de femme. Même si bien sûr je ne compte pas me limiter à une prise d’hormone! Qui cela dit est très proche, puisque quelques jours me séparent de mon RDV.
Ça fait déjà quelques années que je suis super frustré de ne pas pouvoir être torse nu sur la plage, d’avoir ces trucs qui me servent à rien alors que je serais bien plus beau sans. J’ai découvert qu’on pouvait se bander les seins tout seul dans ma salle de bain, je ne fréquentais pas les forums et ne connaissais donc pas les manières « safe » de placer la poitrine pour pas se faire mal, je ne savais pas qu’il existait ces magnifiques choses qu’on appelle Binders ! J’ai fait ça quelques mois, a presque m’étouffer et souffrir pour ne plus rien laisser paraitre, et puis j’ai découvert les tee-shirts compressifs, ça me permet d’attendre la mastectomie.

Je suis conscient que les changements et transformations physiques ne feront jamais de moi un homme bio, mais je sais qu’ils m’aideront à m’épanouir dans ma vie et dans mes relations.

 


4. Le coming-out familial


Mon beau père très homophobe a grandement retardé mon coming out. Depuis je n’ai plus de contact avec ma mère. J’ai une famille assez spéciale, je ne suis pas vraiment pris au sérieux je pense. Mais je suis grand et je peux heureusement vivre sans eux.
 


5. Les relations amoureuses et amicales


J’ai toujours parlé de mes « problèmes » identitaires dès le début de mes relations. Je ne voulais pas mentir, et finalement tout ce que j’attendais c’était qu’on me parle au masculin, et qu’on soit très compréhensif avec moi. Sexuellement ça a toujours été très compliqué et plein d’interdits, certaines ont su faire avec et d’autres pas. Il y a eu de longues périodes d’abstinences tant en couple que célibataire, et aujourd’hui enfin je retrouve une confiance et un équilibre sur ce plan par le simple fait d’avancer dans la démarche, de voir que je ne suis pas seul dans ce cas et qu’on peut s’approprier son sexe autrement que visuellement.

D’un point de vue amical, j’ai réalisé que de toute manière le tri se faisait de lui même, ceux qui étaient gênés sont partis. J’ai coupé les ponts plus ou moins volontairement avec certains de peur de devoir trop me justifier, chose assez difficile à faire lorsqu’il n’y a rien de plus à expliquer. Je suis maintenant un peu plus à l’aise dans la gestion de ces dites explications, même si je reste assez pudique sur le fond de mes motivations.

J’ai croisé la route de quelqu’un qui m’a beaucoup aidé à trouver le courage d’avancer, de prendre le taureau par les cornes. Elle m’a, je crois, toujours considéré comme un mec, même si lorsque l’on s’est rencontré je n’étais pas assez sûr de moi pour faire un « choix ».

Nous ne sommes plus ensemble, mais elle reste un soutien quotidien pour moi. Disons que c’est certainement elle qui a fait sauter les derniers verrous de ma prison.

 


6. Le monde professionnel et scolaire


J’ai tout à l’heure fait référence à ma scolarité, les autres élèves n’ont pas toujours su comment me considérer au premier abord, ce qui occasionnait une gêne, et c’est surtout pour cela que ça n’a pas toujours été simple. Pas évident en sixième de répondre a des troisièmes qui te demande si t’es une fille ou un mec, l’air moqueur… J’ai eu la chance de quitter ma campagne profonde pour aller dans une ville plus ouverte, là où j’ai compris le sens des mots queer, transpédégouine, ce qui m’a facilité la vie un temps.

Le boulot… Avant d’être complètement outé, toute ma boite savait que je vivais sous une identité plus ou moins transgenre, je pensais que la partie allait être facile puisque personne ne m’avait jamais clairement fait de remarques. Depuis que les choses ne sont plus floues je vis un enfer, la direction m’interdit d’utiliser mon prénom masculin et interdit également a quiconque de m’appeler ainsi dans l’entreprise. Je ne suis pas seul : une MtF opérée et en fin de démarches est toujours contrainte d’utiliser son prénom masculin malgré une poitrine de 90B et sa féminité ! J’ai fait face à cela un temps et suite a une remarque discriminante de mon boss (qui me demandais quand est ce que mes seins allaient tomber en se marrant) je me suis mis en arrêt le temps de chercher une autre solution. Le reclassement professionnel pour inaptitude médicale me semble d’ailleurs en être une bonne !

 


7. Peurs, questionnements et doutes


Les peurs. Au début lorsque j’ai sauté le pas en m’outant il y a eu les angoisses. J’avais le cœur complètement serré et je ne savais pas quoi faire pour me sentir mieux. L’impression d’étouffement face au parcours qu’il y a devant pour pouvoir être enfin libre, de cette montagne qui me semblait insurmontable. Ça arrivait trois à quatre fois par jours, puis ça s’est espacé quand j’ai compris qu’au final c’était juste moi qui prenais contrôle de ma vie. Qu’après ça je serais plus fort, plus beau, plus solide, plus libre et surtout en adéquation avec moi-même.

A partir de là les doutes se sont également estompés, et depuis je suis plus serein. Je n’ai plus peur de mon chemin, je l’ai apprivoisé en me renseignant, en partageant mon histoire avec d’autres jusqu’à la relativiser. J’avance confiant, je réponds chaque jour à mes questions en me disant que tout ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort.

 

Témoignage* de Léo.

*Ce témoignage est soumis aux lois sur la propriété intellectuelle. Il est la propriété exclusive de son auteur.
Toute reproduction, modification, publication même partielle est strictement interdite

Tout contrevenant s’expose à des sanctions.

Date de création : 2010

Temoignage d'Edgar


 1. Acceptation de sa transidentité


Je vais éviter de raconter les choses du style «je n'ai jamais aimé porter de jupes», «jamais joué à des jeux de fille» car j'ai l'impression qu'en lisant cela les gens perçoivent ces mots plus comme une justification de ma transidentité que comme des faits établis.

Un des souvenirs qui me marque date de quand j'avais dans les 7 ans. J'ai regardé une émission avec ma mère (l'émission reportage) sur les trans, notamment les FTM. Je me rappelle que ce reportage m'a marqué et que depuis ce jour, dans mon enfance je n'arrêtais pas de demander à ma mère de m'expliquer les différentes opérations, etc...

Depuis très jeune je me suis renseigné sur comment devenir moi même aux yeux de tous. Je n'ai jamais eu de révélation sur ce que je suis, juste la découverte que le changement était possible.

Cependant, poids de la famille, peur de ne pas être intégré en société, etc... je ne voulais pas accepter ce que je suis. Aujourd'hui pour moi je revois cela comme de fausses raisons, mais je ne peux pas revenir en arrière.

J'ai donc vécu tant bien que mal en tant que fille, seule possibilité pour moi à l'époque de vivre une vie normale. Mais bien évidemment vivre comme ça n'était absolument pas la solution.

J'ai donc pris la décision de transitionner peu de temps avant mes 23 ans. J'étais en couple (je le suis toujours) avec quelqu'un et j'avais vraiment peur qu'elle parte...
Mais ne pouvant plus vivre comme cela, je lui ai parlé de ma transidentité, au risque de la perdre.

Au final elle est toujours là et ma transition vient tout juste de commencer.
Je n'ai qu'un seul regret... Ne l'avoir pas commencée plus tôt.

 


2. Contraintes administratives et médicales


La seule contrainte que je vois, n'étant pas en équipe officielle et pas encore rendu au changement d'état civil, c'est les rendez-vous chez le psychiatre 1 fois tous les 2 mois, qui durent 10 minutes et que j'estime inutiles.

 


 3. Les changements physiques


En ce qui me concerne je ne suis pas encore opéré, j'ai juste commencé mes hormones depuis maintenant 6 mois.

Ce que j'en attendais c'était des changements physiques tels qu'on me considère en société en tant qu'homme : mue, pousse de poils, prise de muscle, changement de la silhouette, etc...
Le plus important pour moi avant de commencer était la mue. Je voyais cela comme une vraie libération. Pouvoir parler en société, dans les magasins, au téléphone, etc...

Maintenant que j'ai effectivement commencé les hormones, je me rends compte effectivement que la mue est une véritable libération. Mais aussi que malgré le peu de poils qui ont poussé, la masculinisation de mon visage est réelle car mes traits ont changé.

Je voyais la prise d'hormone comme un vrai bouleversement (dans le sens positif du terme) de ma vie, dans le sens où je suis reconnu en tant qu'homme partout où je passe.

Je ne me rendais pas compte par contre que cela se ferait aussi vite, c'est la bonne surprise de la chose.

 


4. Le coming-out familial


J'ai commencé par le plus simple, mon frère, à l'occasion d'un de ses passages en France. En ce qui le concerne pas grand chose à dire, c'est pas du genre à ce prendre la tête, tant que je suis heureux tout lui va lol
Mais j'ai commencé par lui car depuis toujours on sert plus ou moins de tampon l'un pour l'autre en ce qui concerne mes parents.
Pour mes parents j'ai opté pour la lettre. Je me suis un peu cassé la tête pour l'écrire, en tentant de les déculpabiliser (je connais bien ma maman XD).
Le début de nos relations post coming out ont été très houleuses. Ma mère faisait dans la crise de larme à laquelle je répondais par un énervement à la limite de l'agressivité verbales, tentative de culpabilisation de sa part («tu fais ça pour me faire souffrir»), refus de me considérer autrement que comme sa fille, etc...
On est passé par une période où nos relations sont restées limites froides, peut-être parce que j'avais laissé tomber toute idée de dialogue. Je n'aurais pas hésité à couper les ponts si ça avait été la seule solution pour qu'on me laisse vivre ma vie.

Bizarrement l'aide la plus précieuse qui est intervenue dans les relations avec ma mère a été ma tante. Elle me rejette totalement, me pense complètement givré, et voudrait même que ma mère me mette sous tutelle pour que j'arrête mes hormones et ne me fasse jamais opéré. Sans s'en rendre compte elle m'a rapproché de ma mère qui face à de telles réactions n'a pu que se ranger de mon coté et tenter de comprendre, et d'accepter. Elle a enfin pu me parler des raisons de son mal-être par rapport à ma transidentité, ainsi que de celles de mon père.

Maintenant on est sur la bonne voie, je ne suis plus leur «enfant» mais je suis réellement en train de devenir leur «fils».

Je pense avoir de la chance niveau parental, même si bien sur le temps y est pour beaucoup.

 


5. Les relations amoureuses et amicales


En ce qui concerne ma relation amoureuse, j'ai une histoire un peu particulière.
Ayant tenté de vivre en tant que fille j'ai entamé, avant d'accepter ma transidentité, une relation en tant que lesbienne. Une relation basée sur beaucoup d'interdictions.

Comme je l'ai dit plus haut j'avais peur qu'elle parte étant donné qu'à la base elle est lesbienne. Mais elle a très bien compris que je resterai toujours la même personne, juste en mode heureux.

Nous formons maintenant un couple hétéro, nous ne prenons pas en considérons nos orientations sexuelles, on s'aime et on ne se pose pas de questions.

Pour les amis c'est différent. Sans implications amoureuses beaucoup d'entre eux m'ont tourné le dos. Pour les nouveaux, maintenant que mon physique me pose moins de problème quand je me présente en tant que mec, je ne leur dis pas mon passé. Je ne veux pas qu'on me voit ad vitam eternam comme un trans.

Je veux juste être un mec quelconque.

 


6. Le monde professionnel et scolaire


Niveau professionnel ma situation est un peu compliquée lol Pour situer je travaille dans un hôpital.
Je travaillais dans une entreprise avant mon acceptation et je travaillais notamment en relation avec mon boulot actuel. J'y étais donc connu, même avant de postuler, en tant que mademoiselle.
J'ai changé de travail avant de commencer mon traitement hormonal et honnêtement même si ils ne me connaissaient pas avant en tant que mademoiselle, je n'aurais pas pu me présenter directement en tant que monsieur. Mon physique, ma voix, etc... ne me le permettaient pas.
De plus avant d'accéder à un CDI, je suis soumis à une série de CDD qui au total constitue une période d'un an... je suis donc plus ou moins sur la sellette.

J'ai donc décidé de prendre sur moi et d'être considéré en tant que femme au boulot. Ça peut paraitre contraignant mais mis à part ma chef et ses 4 collègues, pour tout le reste je suis monsieur et les gens ne se posent pas de questions.

Pour l'instant je vais tenter de profiter au maximum de la situation avant de passer en CDI, où là je ferai mon coming out.
Pour l'instant je prévois de me faire opérer sans rien leur dire, aller le plus loin possible dans ma transition en fonctionnant comme ça. Histoire que si ils décident de me virer à cause de ma transidentité, d'avoir plus de facilité de trouver un travail directement en tant que monsieur.

Je sais que cette solution peut paraitre étonnante pour certains, mais je m'y fais...
Mon collègue étant au courant et ma chef peu présente, je peux être moi même en permanence.
 
Et surtout je me dis que cette situation n'est que temporaire.

 


7. Peurs, questionnements et doutes


Mes peurs ont évoluées en même temps que ma transition.

Avant de commencer mon traitement hormonal, j'avais peur de perdre ma copine, de me retrouver sans famille, de ne jamais pouvoir commencer réellement ma transition, de ne jamais être accepté dans la société.

Maintenant mes peurs sont différentes. J'ai peur de me faire virer de mon boulot quand j'aurais fait mon coming out et je ne veux pas d'un autre boulot, j'ai peur de ne pas pouvoir me faire opérer du torse comme prévu, et peur de galérer pour les autres opérations et démarches qui vont suivre. Je sais que je vais y arriver, j'ai juste peur que ça traine lol.


 
Témoignage* de Edgar.

*Ce témoignage est soumis aux lois sur la propriété intellectuelle. Il est la propriété exclusive de son auteur.
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Date de création : 2007

Temoignage de Nathan


1. Acceptation de sa transidentité


Je m'appelle Nathan et j'ai 38 ans. Cela fait 4 ans que j'ai entamé les démarches avec l'équipe de Marseille. L'acceptation de la transidentité a été une évidence pour moi. Quand j'étais petit ma mère disait souvent, lorsque nous passions sous un arc-en-ciel, que nous allions changer de sexe et moi j'y croyais dur comme fer. J'étais profondément déçu quand je constatais que cela ne changeait rien. A mes 11 ans, avant l'entrée au collège, je me suis coupé les cheveux tout seul. Cela faisait plusieurs fois que je demandais à ma mère de me les couper mais mes parents y étaient opposés. J'ai toujours détesté porter des robes et tout autre vêtement féminin. Pour ma communion je me souviens qu'une amie de mes parents m'avait confectionné un ensemble chemise et short. Je les ai directement enfilés et dés que la première photo a été prise, j'ai retiré cette satanée robe. Je n'ai jamais aimé les poupées et je ne m'amusais jamais avec ma grande sœur. J'étais toujours en compagnie de mon grand frère. J'appréciais quand je rentrais dans les magasins en compagnie de ma mère et que les commerçants nous appelaient "monsieur, madame".

Plus grand, j'étais attiré par les filles. Bien évidemment j'ai fait comme tout le monde, je suis sorti avec des garçons mais cela ne me paraissait pas normal. Vous allez me demander qu'est-ce que la normalité et vous aurez raison. Je ne porte aucun jugement, j'essaye juste d'expliquer au mieux mes ressentiments. Plus vieux, je me conduisais comme un vrai macho. Je ne faisais pas grand chose à la maison. A croire que j'étais scotché au canapé et que la zappette était collée à ma main. Je n'en n'avais pas conscience mais je rejetais tout ce qui avait attrait aux femmes et j'adorais tout ce qui pouvait m'identifier aux hommes.

Je ne me voyais pas vieillir en tant que femme. Je me disais toujours que je ne voulais pas vivre au delà de 35 ans. Je ne voyais pas l'utilité de prolonger ma vie. J'ai d'ailleurs fait plusieurs tentatives de suicide mais elles se sont toujours révélées infructueuses et aujourd'hui je remercie dieu de ne pas m'avoir pris à ses cotés. Je me vois enfin vivre vieux avec plein de projets et plein d'envies. Il faut dire que depuis 11 ans je partage la vie d'une femme extraordinaire, qui me comprend mieux que personne et qui me soutient en tout point. On a également une fille qui m'a toujours appelé papou, elle est âgée aujourd'hui de 21 ans et est elle-même maman. Cela fait de nous des grands-parents comblés. L'idée de me dire que cette petite fille m'appellera papé et qu'elle me connaîtra en tant qu'homme me satisfait pleinement. Je peux dire en toute bonne foi que c'est à elles que je dois mon salut. Sans elles à mes cotés je n'aurais jamais eu la force d'entamer ce grand changement.

 


 2. Les contraintes administratives et médicales


En février 2007, j'ai pris contact avec l'équipe de Marseille. J'ai été suivi plus de 2 ans par la psychiatre et par la psychologue avant de prendre le traitement hormonal et presque 4 ans avant la mastectomie. Je reconnais que ça a été très long mais il est nécessaire d'en passer par là et que ça prenne autant de temps surtout dans mon cas. En revanche cela peut aller plus vite pour certains. J'ai un vécu particulier qui m'a beaucoup marqué et cela se ressentait lors des entretiens avec la psychiatre. 

Ceci expliquant cela. Comme quoi, il est très important de ne surtout jamais se décourager.
La première étape consiste à répondre à des tests "psychologique", du style: que vous évoque telle et telle image? ou encore: à quoi vous fait penser telle ou telle tâche? et bien encore d'autres choses dont je ne me souviens plus. Je n'ai pas toujours très bien compris pourquoi elles me demandaient ce genre de choses et à quoi cela pouvait leur servir. Mais ne vous faites pas trop de soucis car cela n'est ni compliqué ni la mer à boire (1). Les visites sont au rythme d'une fois par mois les premiers temps. Par la suite elles sont plus espacées. Compte tenu de mon histoire la psychiatre m'a suggéré d'être suivi par un psy à l'extérieur. Cela n'était pas obligatoire mais j'ai bien compris que c'était fortement recommandé et je me félicite de l'avoir fait car dans le cas contraire la procédure aurait pu prendre encore plus de temps.

(1) ftm-info : cf. Les tests psy

 


 3. Les changements physiques


Une fois que la psychiatre donne son accord pour l'injection des hormones, un rendez-vous avec l'endocrinologue vous est donné. Des prises de sang vous seront prescrites tout comme des échographies pelviennes. Attention: si lors des échographies pelviennes il s'avère que vous ayez des myomes (fibromes) demandez à voir le chirurgien qui fait l'hystérectomie. Rassurez-vous cela doit être rare car j'ai l'impression qu'ils n'ont jamais été confronté à cela. Ne le sachant pas à l'époque je ne l'ai pas fait ce qui a retardé la prescription de l'Androtardyl. L'endocrinologue ne voulait visiblement pas prendre la responsabilité ou alors elle ne savait pas si dans mon cas il était possible de me les prescrire ou pas. Après le premier rendez-vous avec le chirurgien la situation s'est vite décantée. Je lui dois beaucoup et je lui suis très reconnaissant.

Après il faut attendre l'accord du psychiatre et de la sécurité sociale pour la mastectomie(2). Ce jour là, ça a été pour moi, ainsi que pour ma compagne qui était présente, un grand soulagement. Je me disais qu'enfin ma nouvelle vie que j'avais tant et tant espérée et attendue, allait démarrer. Vous allez sourire, mais j'étais tellement fou de joie que j'ai même embrassé la psychiatre, avec son accord bien évidemment. 

Dans mon cas, entre la prise d'hormone et la première opération il s'est écoulé environ un an et demi ce qui nous amène en janvier 2011, jour de mon hospitalisation. Un mélange de joie immense et d'appréhension m'envahissait. D'une part j'étais ravi de ce qui s'annonçait et d'autre part j'avais peur des douleurs. Peur largement injustifiée car pour ma part elles ont été très supportables. Le premier soir ils m'ont fait me doucher à la bétadine et le lendemain matin également. Ils demandent aussi de nous raser la poitrine, oh! excusez moi, le torse!!!  A partir de minuit, la veille, ils demandent à ce que nous soyons totalement à jeun. Pas de cigarette, pas d'eau et pas de produit alimentaire. J'ai appris qu'il y avait un risque d'étouffement durant l'anesthésie à cause des vomissements si cette règle n'est pas respectée. Autant vous dire que je l'ai suivi au doigt et à l'œil. Ah oui, la veille et le lendemain matin ils m'ont donné la pilule du bonheur pour que je sois apaisé. Je peux dire que j'ai passé une bonne nuit.

Le lendemain matin l'anesthésiste est passée me poser quelques questions et le docteur P,  le chirurgien est venue faire des petits dessins sur mon torse. L'opération était prévue à midi mais elle a eu lieu vers seize heures. Que voulez-vous c'est les aléas de la vie, ils ne peuvent pas toujours faire comme ils veulent et je l'ai fort bien compris. L'opération a durée environ deux heures et demi. Avant l'intervention, au bloc, j'ai bien rigolé. Les infirmières n'arrêtaient pas de raconter des conneries, ça a permis de bien détendre l'atmosphère. Par la suite j'ai passé deux heures et demi dans la salle de réveil. A mon réveil, enfin le vrai, youpi tralala, ce que j'ai eu tant de mal à cacher pendant toutes ces années s'est envolé. Si j'avais pu, j'aurais sauté de joie mais bon il faut pas trop en demander au début. Les soins qui suivent ne sont pas douloureux. Les infirmières ont des doigts de fée. Quatre jours après la grande libération, elles sont venues m'enlever les drains. J'allais enfin être débarrassé de mes maracas. Prévoyez deux poches si vous voulez vous déplacer sans être embarrassé.

Une semaine après ma sortie, je suis allé faire ma visite de contrôle. Le docteur P m'a dit que tout allait bien et je dois dire que j'étais sacrément soulagé car l'infirmière qui vient me faire les pansements avait émis un doute sur l'une de mes aréoles (téton). Celle de gauche présentait une grosse croûte et l'autre était un peu décolorée ce qui est tout à fait normal. Si lors des changements de pansement cela ne sent pas fort et qu'il n'y a pas d'écoulement c'est que tout va pour le mieux. Dans le cas contraire ne surtout pas hésiter de reprendre contact avec le chirurgien.
Pour la suite des interventions je reviendrai vers vous pour vous donner des nouvelles.
PS: Tous les différents intervenants, que se soit la secrétaire,les aides soignantes, les dames de service, les infirmières, la psychologue, la psychiatre, l'endocrinologue et les chirurgiens sont des personnes très consciencieuses, professionnelles et humaines. A tous et à toutes je leur dis un immense merci et je leur tire mon chapeau. Je leur suis extrêmement reconnaissant.

Mes changements physiques se traduisent surtout par la modification de la voix, une forte pilosité et par mes pectoraux apparents. Il y a également un changement morphologique mais qui reste, somme toute, discret.

 

(2)  ftm-info :  Il n'y a légalement aucun accord préalable à demander à la sécurité sociale pour une mammectomie. Ceci est une habitude de l'équipe de Marseille et de celle de Lyon que l'on soupçonne, par ce biais, d'allonger le temps d'attente pour l'opération de manière artificielle.

 


 4. Le coming-out famillial


Par rapport à l'annonce de ce grand changement auprès des miens cela a été délicat. Pour certain ça s'est fait naturellement. Je pense notamment à ma sœur et à ses gamins. Elle m'a même surpris quand elle m'a demandé pourquoi je ne l'avais pas fait plus tôt. Et sa deuxième question a été de me demander comment j'allais m'appeler. Mon deuxième filleul, le plus jeune (13 ans) la seule chose qui le tracassait c'était de savoir comment il allait m'appeler. Quand sa mère lui a dit qu'il pouvait m'appeler par mon nouveau prénom il avait l'air satisfait et il est reparti à ses occupations. Mon premier filleul (17 ans) n'a pas été plus choqué que cela. La seule chose qui le préoccupe s'est que les opérations se passent bien. Mon autre neveu (15 ans) ne se pose pas plus de questions. Cette année à Noël, il n'arrêtait pas de m'interpeller en m'appelant tonton; ce qui m'a bien fait plaisir.

Mes parents n'adoptent pas la même réaction. Ma mère m'appelle Nathan, mon père lui, m'appelle toujours Nathalie mais j'ai bon espoir qu'avec le temps cela s'arrangera. Mon frère, lui, est complètement hermétique à tout ça. Il ne comprend pas et ne veux surtout pas comprendre. Même pour les attestations, que l'on doit fournir à l'avocat, il a refusé de les faire. Bien évidemment je trouve cela dommage mais le contraire m'aurait étonné. Même quand je lui ai annoncé mon "homosexualité" il était contre. Que voulez-vous, on ne peut pas demander à un âne de devenir un cheval de course.

Quand à mon beau-frère, il n'arrête pas de me chambrer. Ce qu'il en est de ma belle sœur et de mes autres neveux, ils ne disent rien. Pour ma belle famille ils ne comprennent pas tout mais ils font l'effort pour Nat et pour moi. Je trouve que c'est déjà bien. Pour ma petite femme, ma fille et mon gendre ça passe comme une lettre à la poste, que dis-je mieux qu'une lettre à la poste. Ils m'ont toujours connu très masculine alors cela ne les étonne pas du tout, cela leur semble même on ne peut plus naturel.

Pour ma part je ne me suis pas trop posé de questions. Ceux qui l'acceptent tant mieux, ceux qui le refusent et bien tant pis. J'estime qu'a partir du moment où je ne souhaite de mal à personne et que je ne cause de préjudice à personne, je n'ai pas à avoir honte de ce que je suis et de qui je suis.

 


5. Les relations amoureuses et amicales


Avec ma concubine tout va pour le mieux. Je peux dire que ça va même beaucoup mieux. Je ne suis plus du tout macho, je participe beaucoup plus à la maison. Pour elle cela lui a semblé tout à fait naturel. Comme elle dit toujours, elle ne m'a pas aimé pour ce que j'étais mais pour qui je suis. J'ai toujours eu son soutien.
Avec mes amies, cela n'a rien changé hormis le fait qu'elles doivent faire attention de m'appeler par le bon prénom.

 


6. Le monde professionnel et scolaire


Au boulot c'est pareil, tout va bien. Personne ne m'a rejeté. Elles disent même que j'ai du courage. Même les dames chez qui j'interviens se font doucement à l'idée pourtant ce sont toutes des personnes âgées. Je suis assistant de vie. Il faut préciser néanmoins que je n'ai jamais utilisé le mot transsexuel. Non pas que j'en ai honte mais je ne voulais surtout pas choquer les gens. Je leur ai dit que je souffrais du syndrome de benjamin et comme la plupart des personnes ne savent pas de quoi il s'agit, ils m'ont posé des questions. Je me suis évertué à répondre au mieux en faisant attention aux mots que j'employais.

 


 7. Peurs, questionnements et doutes


La seule peur que j'ai actuellement c'est de savoir comment vont se passer les deux prochaines opérations. J'espère simplement que je n'aurai pas trop mal et que je n'aurai pas de complication. J'ai également quelques craintes par rapport aux démarches juridiques. J'ai lu quelques trucs qui ne me plaisent pas trop de prime à bord.

Bon à savoir: frais d'avocat 2400 euros. Frais d'expert 1000 euros, en sachant qu'il peut y avoir deux expertises et 900 euros pour je ne sais plus qui au tribunal.

 

Témoignage* de Nathan.

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Date de création : 2011

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