Belgrade

Entrons dans le vif du sujet : le planning de l'opération

Ma metoidioplastie est prévue le lendemain de mon arrivé à Belgrade. Quelqu’un viendra nous chercher directement à l’aéroport pour nous amener immédiatement à la clinique. Nous n’aurons rien à payer de plus pour ce service très appréciable :)

Il est prévu que j’ai ma visite pré-opératoire avec le professeur Perovic lui-même et tous les examens médicaux nécessaire dans l’après-midi qui suit immédiatement mon arrivée (j'arrive à 15h20). Je pense que la journée va vraiment passer extrêmement vite ^^’.

L’opération aura donc lieu le lendemain. Je ne sais pas encore à quelle heure je partirai au bloc. Par contre, je sais que l’opération dure 6h et que j’ai le choix entre une anesthésie locale et une anesthésie générale. Les anesthésies locales sont très avantageuses pour une meilleure convalescence et sont moins risquées mais c'est une chose qui m'angoisse. Aussi j'ai demandé des compléments à ce sujet au professeur qui m'a certifié que l'anesthésie aurait beau être locale je serais sous sédation complète. bref, je serais totalement endormi et c'est bien ce que je veux. Personnellement, il était hors de question que je sois conscient durant l’opération à moins qu’on m’autorise à jouer à ma PSP et encore, ça risque d’être limite pour la batterie :D Plaisanterie à part, je n'aurais pas supporté de voir plein de gens ne parlant pas ma langue s'affairer autour de moi, entendre les instruments etc... sans parler de la position pour l'opération qui est loin d'être celle où je me sentirai le plus à l'aise. Donc, si la sédation n'est pas possible pour une raison X ou Y ça sera la générale, de toute façon se point sera rediscuter lors des rendez-vous pré-opératoire avec le professeur Perovic et l'anesthésiste.

La sortie de la clinique se fera 6 jours plus tard, c’est assez rapide. La visite post-opératoire aura lieu 10 jours post-op et notre retour en France le 12 jours post-op.

Les Soins pré-opératoire demandés

Avant la métoidioplastie il est demandé de réaliser quelques soins au moins 1 mois avant la chirurgie quelque soit le chirurgien. Il s'agit d'être sûr que la pousse du dicklit est totalement terminé pour maximiser le résultat lors de l'opération.

Je suis sous traitement hormonal virilisant depuis 3 ans maintenant, la moyenne pour obtenir le développement maximal du dicklit est de 2 ans (cela peut varier, c'est juste une moyenne). Il y a peu de chance que ma taille change maintenant, mais dans le doute, j'ai quand même suivi le protocole pré-op enfin j'ai essayé ^^'.

La première chose à faire est d'appliquer matin et soir un peu de crème de testostérone sur le dicklit, attention pas sur le gland juste le long. La crème en question c'est l'andractim. Elle n'est disponible que sur ordonnance voir sur ordonnance d'exception (ordonnance spéciale avec une feuille bleu). Elle peut être remboursée à hauteur de 35% par la sécu mais seulement pour les personnes ayant un numéro de sécu commençant par un « 1 » et ayant cette prescription dans le cadre d'une gynécomastie.

Bref, je prend rendez-vous avec mon endocrinologue pour avoir cette prescription. Je négocie pour obtenir tout de même le remboursement mais l'endoc lâche rien et fais preuve d'une certaine mauvaise foie en me sortant que les gels ne sont jamais remboursés par la secu et qu'il n'y a pas besoin du volet d'exception... ben voyons, prend moi pour un âne... bon, le tube valant environ 25€ et ayant besoin de celui-ci, je lâche l'affaire avec l'endoc et repars avec une ordonnance simple. Direction la pharmacie...

Arrivé à ma pharmacie, je demande mon tube d'andractim et là : « ah ben non monsieur on peut pas vous le donner, il faut un volet d'exception ». Je sens monter en moi une grosse crise de colère que je contiens du mieux que je peux. Je demande à la pharmacienne de m'imprimer un papier disant qu'ils ont besoin du volet d'exception, et, au passage, que le gel est remboursé à 35% sous certaines conditions. Je sais que je ne rempli pas les conditions mais c'est pour démontrer la mauvaise foi de mon endoc.

Il me faut donc une nouvelle ordonnance et donc un nouveau rendez-vous à 55€ ... je réfléchi à la question et comme je dois voir des médecins généralistes pour préparer mon retour d'opération (j'en parlerais dans un autre message ;) ) je décide de voir avec le généraliste cette histoire de volet d'exception. Je met donc ça sur la table lors de ma consultation et le généraliste me dit qu'il est tout à fait disposer à me faire une nouvelle ordonnance mais que cela ne me permettrait pas le remboursement quand même. Je lui dis que c'est pas grave pour le remboursement et il ajoute alors « mais je suis pas sûr qu'un généraliste puisse prescrire ce type de gel. Posez la question à la pharmacie pour savoir si ça leur irait un volet d'exception venant d'un généraliste ».

Rebelote... retour à la pharmacie : je pose donc la question, la pharmacienne est un peu, voir beaucoup, embêtée, elle sait pas, elle pense qu'il faut l'ordonnance d'un spécialiste obligatoirement. Je ressors alors ma première ordonnance et explique qu'il s'agit d'une utilisation ponctuelle et localisée en vue d'une chirurgie. Au vu de mon insistance et que ça fait plus de 2 ans que je me fournis chez eux, elle cède et me file mon tube d'andractim. Victoire !!! mais ce fut de haute lutte.

Un tube d'andractim coûte exactement 25,61€

Le deuxième préparatif va dans le même sens que le premier : essayer d'avoir la taille maximale du pénis avant l'opération. Il faut faire du « pumping » ou « streching » c'est à dire avec une pompe sous vide tirer sur le dicklit pour le forcer à se détendre.

Il faut vraiment faire super gaffe avec cette technique et y aller très progressivement pour ne pas risquer de se blesser :S . Dans les commerces spécialisés il existe beaucoup d'engins de cette sorte mais le diamètre de mon diklit fait que tous ces appareils ne sont pas vraiment adaptés.

Par défaut, et parce que j'avais pas envie de payer un objet dont j'ignore totalement s'il sera adapté à ma morphologie actuelle, je me suis tourné vers le système D et l'utilisation d'une grosse seringue modifiée par mes soins. Pour la seringue je suis allé demander à la pharmacie et dit que c'était pour donner des médicaments à mon chien qui est d'un bon gabarit ;). La seringue de 60ml a coûté au alentour de 3€ et , finalement elle fait pas mal l'affaire.

A l'usage, je n'ai vu aucun effet majeur de l'andractim sur la longueur de mon pénis, comme je l'ai dit plus haut, c'est assez logique. Par contre, pour l'avoir tester, je peux vous certifié qu'il faut en mettre très peu et vraiment pas sur le gland, ça brûle. La sensation de « chauffe » disparaît après quelques minutes mais faut bien respirer pendant ces minutes là ^^'. Autre inconvénient, il ne faut pas en mettre si vous comptez faire des galipettes histoire de pas transmettre à l'insu de votre plein gré de la testo à quelqu'un qui n'en a pas besoin.

Pour la pompe, je l'ai très peu utilisée car je trouve cela « spécial » comme sensation et assez douloureux. Je sais qu'après l'opération je n'aurai pas le choix et devrait en faire pour éviter tout risque de rétractation mais d'ici là je préfére me préserver ^^'. Sinon la seringue rempli bien son rôle, le seul bémol est la zone de coupe qui, malgré un limage minutieux, reste toujours inconfortable.

Je ne désespère pas de trouver un appareillage plus confortable pour le streching post-op.

Préparation du retour en france : Soin post-opératoire et arrêt maladie

Oui, je sais, c’est pas bien mais, jusqu'à il a peu de temps, je n’avais toujours pas de médecin traitant. Je trouve cela complètement con de devoir passer par un généraliste avant d’aller voir un spécialiste et au final faire rembourser 2 consultations au lieu d’une à la sécu… Heureusement le médecin traitant est là pour permettre la réduction des dépenses de la sécu... Bref, après plusieurs années de lutte contre cette obligation de choisir un médecin traitant, je n’ai plus le choix, il m’en faut un pour mon arrêt de travail au retour de Belgrade.

Vu que je pars être opéré à l’étranger, je ne peux pas avoir d’arrêt maladie pour l’opération en elle-même. Il faut que je prenne sur mes congés. Le professeur m'a informé qu'il était fort probable que je doive rentrer en France avec un catheter sus-pubien (c'est comme une sonde urinaire mais le tuyau sors au niveau du pubis). Il est absolument hors de question que j'aille au travail avec une sonde urinaire ! Il faut donc que je vois mon médecin traitant immédiatement après mon retour pour établir un arrêt de travail.

En plus de l'histoire de l’arrêt maladie, il y a aussi les soins post-opératoires à planifier et, notamment, le retrait du fameux cathéter.

La recherche de mon médecin traitant n'a pas été simple. J'ai eu beau demander sur différents forums de ma région si quelqu'un avait un médecin généraliste à me conseiller, je n'ai eu aucune réponse ! J'ai donc du me débrouiller tout seul avec l'annuaire.

Premier Rendez-vous :

Lors de mon rendez-vous avec un premier médecin, je n’ai rencontré aucune difficulté concernant l’arrêt maladie. Par contre concernant le cathéter cela a été plus difficile. Je pense simplement que ce médecin n’y connaissait rien et devant mon insistance pour avoir des réponses m’a répondu un évasif « on verra cela à votre retour ». Cette réponse ne m’a pas convenu du tout et je lui ai expliqué que ce genre de chose se prépare et qu’il est hors de question de voir cela une fois devant le fait accompli. Sur cette intervention, elle a donc parlé d’en discuter avec un urologue de sa connaissance....

Comme souvent avec le corps médical il faut prendre soi-même les devants en récoltant le plus d’infos possible pour avoir du répondant. Ce médecin était incapable de me dire si un infirmier pouvait retirer le cathéter, si il fallait des points etc… au lieu de dire « je sais pas » j’ai eu un « on verra bien » c’est facile à dire quand c’est la santé des autres ! Heureusement qu’internet existe !

Je ne donnerai pas suite avec ce médecin qui ne répond pas du tout à mes attentes.

Reprise de l'annuaire, comment choisir un autre médecin ? Simplement en prenant le plus prés de mon domicile.

Le 2ième Rendez-vous fut le bon. Le contact a été bon, j'ai bien tout expliqué pour l'arrêt de travail, le cathéter et aussi l'histoire pour l'andractim ;) . J'ai enfin obtenu des vraies réponses. Pour le cathéter, un infirmier est tout à fait apte à me le retirer le moment venu. Il n'y a pas de point à faire, j'aurai juste un steristrip. Je repars de mon rendez-vous avec mon papier de médecin traitant, un rendez-vous pour mon retour et le nom d'un infirmier.

Une bonne chose de faite! Plus de choses sont organisées à l'avance, plus je serai au calme à mon retour et c'est bien là l'objectif.

J-1 la clinique, les visites, les préparatifs

Je ne ferai pas la description de la clinique maintenant, cela fera l'objet d'un autre message à part entière ;). Dés notre arrivé nous n'avons pas eu le temps de réellement nous poser. On me demande mon passeport pour des formalités administratives et on nous conduit dans notre chambre et ce qui sera notre unique univers pendant les prochains jours. Le personnel n'est pas réellement bilingue mais à peu prés tout le monde se débrouille en anglais et on arrive bien à se comprendre.

A peine avons nous posé nos bagages qu'on me demande si j'ai des résultats d'examens sanguin à leur donner. Je leur donne ma carte de groupe sanguin et leur explique que le professeur m'avait dit que toutes les analyses se feraient ici même. Aussitôt dit, aussitôt fait, quelques minutes après l'infirmière revient pour me faire une prise de sang. Leur technique pour les prises de sang diffère sensiblement de ce dont nous avons l'habitude en France. Ils plantent une aiguille avec une seringue direct dans la veine et aspirent le sang avec la seringue. Ce n'est que dans un second temps qu'ils remplissent les tubes pour les analyses. En toute honnêteté, cela n'ait ni plus, ni moins, douloureux que d'habitude.

Après la prise de sang c'est au tour de la purge comme avant toute opération importante. On me donne une bouteille de 1L à boire très rapidement qui contient un produit pour faire un véritable ménage de printemps à mes intestins lol.

J'enchaîne ensuite avec un electro-cardiagramme, c'est très rapide même pas 5 minutes. On me branche des sortes de pinces aux chevilles et aux poignets puis on me place 5 petites ventouses autour du coeur. Je m'allonge et respire tranquillement. Je ne dois pas parler, la machine se met à faire du bruit pendant 1 minute et hop c'est terminé :).

Après cela, on me dit que je pourrais me raser demain matin avant l'opération, je lui explique que j'ai fait ça avant le départ (je suis donc parfaitement imberbe des épaules aux genoux ). Je profite pour lui demander si je dois me laver à la Betadine comme chez nous mais elle ne connaît pas ce nom et m'explique que le savon c'est bien suffisant pour la douche.

Ce coup-ci, on a un peu de temps devant nous. Nous prenons possession des lieux et partons à la recherche de Dinars Serbe et d'un moyen de téléphoner à la famille pour les rassurer car nous ne pouvons pas passer d'appels internationaux depuis la chambre. En remontant la rue de la clinique, nous tombons rapidement sur un bureau de change. L'employé bredouille quelques mots d'anglais, je lui demande comment retirer de l'argent en lui montrant ma carte bleu, il m'indique alors qu'il y a une banque plus loin. Je lui demande aussi des infos sur les téléphones. Il me propose d'acheter des cartes pour mobile... On le remercie et reprenons notre route.

Un peu plus loin nous trouvons des kiosques à journaux et des téléphones publics à coté. Cool ! Je part donc vers un kiosque pour avoir une carte téléphonique et passer mes coups de fil l'esprit tranquille. Manque de bol, le premier kiosque n'en vend pas... direction le second et là c'est ok, ils en ont pour 300 dinars sauf que nous, on a toujours pas de Dinars ^^'. On reprend la route pour trouver la fameuse banque qui, effectivement, n'était pas loin :). Je fais un retrait assez important d'environ 300 euros soit 20000 dinars serbe pour être tranquille pour le reste du séjour et pas avoir à payer des charges bancaires à chaque retrait ;). La machine nous file 4 billets de 5000 et nous voilà repartis vers les kiosques. Je redemande la carte de téléphone et sort mon billet de 5000 dinars, et là, bien que je ne parle pas un mot de serbe, je peux vous dire que cette « charmante » vendeuse nous a dit de tout ^^, elle a râlé comme un poux en voyons le gros billet et nous a pris pour des américains lool. Bref, on s'en fout, on a notre monnaie et notre carte :). Malheureusement les téléphones publiques ne nous laisserons jamais téléphoner en France :'(. Pourtant nous avons suivi la numérotation internationale nécessaire (9933 et le numero de tel sans le 0) mais rien n'y a fait. Paniqués, nous rentrons à la clinique et expliquons notre malheur. On demande si on peut téléphoner de la chambre mais non, il n'y pas d'accès à l'extérieur depuis les chambres et il n'y a pas moyen d'avoir internet non plus ^^'

Finalement, vu notre désarroi, une infirmière m'installe dans le bureau d'un médecin et me laisse téléphoner : ouf ça marche !!! Nous prévenons la famille en expliquant qu'on ne pourra pas appeler mais que eux peuvent nous joindre et on laisse le numéro de la clinique.

Le coeur léger, nous regagnons notre chambre mais le calme est de courte durée. Le cardiologue vient me rendre une première visite, il me pose des questions d'usages sur mes allergies, si je fume, boit ou prend de la drogue ^^' bref c'est comme d'habitude. Après cela, c'est l'assistant du professeur Perovic que j'avais eu plus tôt dans la journée au téléphone qui frappe à la porte. On discute un moment dans la chambre de l'opération, l'anesthésie, la durée, le suivi post-op etc... je pars ensuite dans son bureau pour qu'il puisse m'examiner. Au départ il y avait plein de gens dans le bureau , j'ai demandé que tout le monde sorte avant de me déshabiller. Premier truc qu'il fait, c'est de me tirer sur le dicklit ! Ouch ! Bon il faut bien qu'il voit la longueur de toute façon. Ensuite il tire sur les grandes lèvres et me dit que tout est ok pour que je puisse faire pipi debout par la suite et pour la pose des implants.

Il explique aussi que j'aurai une liposucion du pubis pour aplatir le mont de venus et que mon pénis soit plus dégagé. Pour achever la visite il doit obligatoirement vérifier le vagin pour préparer la vaginectomie... ça ne m'enchante pas et j'ai échappé à cela toute ma vie. Ce sera la seule et unique fois vu que je n'aurai plus cet organe et que cela fait partie de ma motivation première pour cette opération (pas seulement mais c'est un point très important pour moi). Un simple très mauvais moment à passer qui a été rapide vu mon énervement grandissant exponentiellement à chaque centième de seconde ^^'.

Je ne verrai le professeur que le lendemain matin avant l'opération. C'est terminé pour aujourd'hui, nous sommes exténués de fatigue. Je n'ai pas le droit de manger ni de boire après minuit comme les gremlins. Il est 21h, je n'ai pas faim (ce qui tombe bien) et on propose à Carmelle une bonne pizza pour son repas. 22h... extinction des feux, on en peut plus la journée fut vraiment bien remplie.

Le jour J !!!!!!!!! (vu par Izéchiel)

On se réveille vers 7h, bien reposé tous les 2. L'infirmière arrive peu après. L'opération aura lieu à 11h mais elle nous dit qu'il y a souvent du retard donc que je compte 11h/12h. De toute façon elle viendra me prévenir. Sur cet entre-fait l'anesthésiste arrive, on discute de l'épidurale et de la générale. Je lui dit que je veux dormir et l'anesthésie la moins lourde possible. Il m'explique alors que j'aurai un cathéter dans le dos (logique pour une péridurale) et un tout petit tuyau tout fin qui remontera jusqu'à mon épaule et que je garderai quelques jours. Si je venais à avoir de fortes douleurs, cela permettrait de me calmer rapidement. Je suis étonné qu'on ne m'ait jamais pesé depuis mon arrivée, j'avais donné mon poids avant mais bon ^^'. De même, toujours pas de douche antiseptique au programme. Je me brosse les dents et voilà tout ^^'.

Le professeur arrive alors dans la chambre, il est très gentil et parle un peu français. Il me demande si j'ai encore des questions, je lui demande un peu plus de détailles sur ce qui m'attend au réveil niveau tuyauterie, la gestion de la douleur et la récupération. Il m'explique tout bien, je suis pleinement confiant. Pour la petite histoire c'est un homme qui aime bien le contact humain et apprécie de filer des claques d'encouragement sur l'épaule lol. Faut pas avoir peur c'est amical :).

Il repart et on l'entend discuter avec le reste de son équipe. L'infirmière revient et me donne une superbe blouse verte parfaitement aérée au niveau du fessier et une paire de babouche. J'enlève tout, met ma tenue des plus chic.

Je prend mon temps pour embrasser ma chérie, la sentir dans mes bras et lui dire que je serais vite de retour. Je n'ai pas peur et pars en marchant vers la salle d'opération. Je demande encore une fois qu'on aille la prévenir dés que l'opération sera finie. On m'assure que ça sera fait de suite, en plus le bloc est à même pas à 10 mètres de la chambre.

Je rentre dans un bloc opératoire très bien équipé avec tout ce qui faut. L'anesthésiste est sur le pied de guerre et il fait un froid de canard. On me demande de m'allonger sur la table d'opération et on commence à me mettre les cathéter au poignet et dans la main droite. Ensuite je dois m'allonger sur le coté en chien de fusil c'est pour l'epidurale. Je sens un gel puis une grosse , très grosse pression juste au dessus des reins. Je me tiens à l'infirmière qui me maintenait elle-aussi et voilà c'est le grand vide....

.... je ne me sens pas bien, mon ventre me fait mal, mon bras me fais mal, je vais vomir ... ah ben voilà c'est fait... de nouveau le vide....

J'ouvre un oeil, Carmelle est sur son lit toute habillée, la lumière est grande allumée. Je suis heureux de la voir mais j'ai mal... j'ai mal au bras... de nouveau envie de vomir... pas le temps de me faire comprendre.... Mon bras devient insupportable comme si on le comprimait de l'intérieur, j'ai vraiment très mal, on s'agite autour de moi mais je comprend pas tout je ressens du mieux et je sombre à nouveau dans le sommeil...

Jour J - Le réveil (vu par Carmelle)

Aujourd'hui, nous sommes le 4 juillet. Izechiel s'est fait opéré hier et je peux vous dire que cette journée fut très longue.

Le 2 juillet, debout depuis 4 heure du matin et crevé par le voyage nous nous sommes couchés aux environs de 22h ^^ Nous étions levé dès 7heure du matin le lendemain, à attendre les instructions pour la journée. Une infirmière nous appris qu'il devait entrer au bloc entre 10 et 12 heure. Au Final il est parti à 11h. Vu la petitesse de la clinique et les voix que j'entendais depuis la chambre, je pense qu'il n'a pas été endormi avant 11h30. Voilà pour le timing du matin !

Je n'étais pas très stressée car je le savais en de très bonne main, et les visite pré-opératoire du Pr Perovic et de son assistant m'ont bien rassuré. Bref, on m'avait dit que l'opération durerait environ 6h et que je serais prévenu dès que l'intervention serait terminée. Je n'attendais donc pas de nouvelles avant au moins 18-19h. Pendant ce temps là, je me suis occupée comme j'ai pu en me forçant à ne pas regarder l'heure. Pour faire un condenser de cette après midi palpitante : j'ai fait des tas de mots croisés, j'ai lu la moitié d'un livre, mangé (poulet frite, et la veille j'avais eu une trop bonne pizza :p), joué un petit moment aux sims sur l'ordinateur et enfin tenté d'utiliser la psp, mais définitivement, les jeux vidéo au delà de « 7+ » sont hors de ma portée ^^' Le temps à été long, mais je me suis forcée à ne pas trop angoissé jusqu'à la fin d'après midi.

J'ai enfin eu des nouvelles à 18h30 par l'assistant du Pr Perovic qui m'a prévenu que l'opération était terminé et que tout s'était bien passé que se soit l'urèthroplastie, la liposucion ou la scrotoplastie en miment chacun de ces mots (la partie sur les implants étaient forcément plus marrante que les autres ;) ). A peine 20 minutes plus tard, durant lesquelles j'ai franchement tourné en rond, Izechiel a été remonté dans la chambre.

Il était totalement endormi sur un brancard et ronflait comme un sonneur. Quatre personnes l'accompagnaient, parmi lesquelles je reconnus l'anesthésiste. Ils le soulevèrent et l'installèrent sur son lit, toujours endormi. C'est vraiment à ce moment là que j'ai commencé à angoisser et à me demander si tout ça en valait vraiment la peine. Le voir endormi, tremblant de froid et pâle comme un linge fut finalement, pour moi, une épreuve plus difficile que l'attente de l'après midi.

Je suis restée assise sur un fauteuil pendant que tout le monde s'affairait autour de lui. Je n'ai du quitter la chambre que 5 petite minutes, pendant que notre infirmière de nuit et l'anesthésiste lui prodiguaient quelques soins. Il fallut 40 minutes de plus pour qu'il soit enfin réveillé, sous la constante surveillance de l'infirmière. Je profitais juste d'un petit moment de calme pour lui faire un bisou sur le front.

Malgré qu'il soit totalement dans le coltard, le réveil me semble plutôt bon. Il ouvre les yeux, murmure quelques mots puis se rendort quelques minutes et ainsi de suite. Progressivement, ses phases d'éveils sont de plus en plus long. Cela ne fait pas encore très longtemps qu'il émerge lorsqu'il fait un premier « malaise » et se met à vomir par à coups. Il semble ensuite soulagé mais c'est son bras droit qui commence à lui faire mal. Il ne se plaint de rien d'autres, il peut bouger légèrement les pieds et les jambes, mais il ne ressent aucune douleur au niveau de l'entre-jambe.

Sa tension n'est pas trop mauvaise, par contre il a de la fièvre et doit recevoir à plusieurs reprises de l'aspirine. Tous ses médecins passent en même temps pour nous dire une nouvelle fois que tout c'est bien passé. En revanche, lors de la vaginectomie Izechiel à perdu beaucoup de sang, ce qui est courant pour cette intervention, et on a du lui transfuser son propre sang. On nous dit que le lendemain il recevra une transfusion sanguine par la banque du sang, car s'il n'est pas en danger, il est néanmoins un peu trop faible et les médecins ne veulent prendre aucun risque. Nous repartons dans moins de 15 jours, Izechiel doit être suffisamment bien pour faire le voyage de retour !

Plusieurs heures sécoulent pendant que je le surveille comme le lait sur le feu avec l'infirmière. A l'exception d'une personne se trouvant dans l'autre chambre pour subir une intervention le lendemain, il n'y a personne. Vers minuit, sa douleur au bras, qui devenait déjà de plus en plus forte depuis un bon moment, devient franchement insoutenable. J'appelle l'infirmière en urgence tandis qu'elle était partie se faire à manger. Le bras d'Izechiel semble vraiment le faire souffrir, et toutes les tentatives de soins (anesthésient, compresses d'alcool, froid, essai de différentes positions) n'y changent rien. C'est à ce moment qu'il vomi pour la seconde fois. L'infirmière, après un second nettoyage complet ^^ lui change le cathéter de main Puis se sentant soulagé tant au niveau de l'estomac que du bras, il fini par s'endormir. Au bout de quelques minutes d'un sommeil profond où il ronfle à nouveau, je m'endors aussi sur mon lit, toujours habillée et en pleine lumière (la chambre est resté allumée toute la nuit pour sa surveillance).

Au bout d'une heure environs, Izechiel me réveil à nouveau à cause de son bras. Il se tortille dans tous les sens (du moins dans les quelques sens qui lui sont permis), et à de nouveau de plus en plus mal. Je retourne chercher l'infirmière, qui cette fois c'était un peu assoupie sur un sofa. Il est alors 1h30 du matin. Pendant plusieurs heures l'infirmière va une nouvelle fois tout essayer pour le soulager, en vain. Elle fini par appeler le médecin anesthésiste qui lui dit qu'il faut juste attendre, que c'est normal. Finalement, seule une bonne sédation lui permettra enfin de se rendormir et de se calmer. Il est alors environs 4h30/5h du matin quand je me permet également de dormir un peu.

Le lendemain, nous nous sommes réveillés à 7h. Son bras s'était nettement soulagé, et ça allait être de mieux en mieux au fur et à mesure de la journée. Nous pensons qu'il n'était pas piqué dans la veine mais à côté, et que se serait donc les produits injectése qui seraient à l'origine de ses douleurs, de son impossibilité à bouger plus que le bout des doigts et sa sensation d'être totalement compressé de l'intérieur, comme si le sang ne circulait plus. Finalement, tout fini bien, et le plus dure semble passé. Il est en pleine forme, moi un peu moins mais ça ne va pas trop mal. C'est une nouvelle journée qui commence ;)

J+1

Je me réveille à 7h du matin et je dois dire que je me sens en bonne forme malgré un manque évident et compréhensible de force. J'ai eu droit dans la nuit à un petit somnifère direct dans une de mes perfusions pour m'aider à enfin m'endormir et me soulager après toutes mes aventures à la sortie de l'opération ;) .

J'ai la langue qui ressemble à du papier de verre, ma bouche est en carton et c'est avec un énorme plaisir que je vois débarquer pour le petit déjeuner un lait chocolaté froid. Je me délecte de cette sensation de frais dans ma gorge. Je peux à nouveau boire et cela m'est même fortement recommandé. Il va falloir que je boive beaucoup durant tous les prochains jours. C'est important pour mes reins.

Le professeur fait sa première visite post-op, il m'explique que tout s'est bien passé mais que la vaginectomie a été le moment le plus difficile de l'opération ce qui a augmenté la durée totale de l'opération. Il me dit qu'il est vraiment content de l'ensemble de l'opération et particulièrement de mon pénis et de sa taille :) je ne vous cache pas ma joie en entendant cela. Je pourrais me lever dans 1 ou 2 jours mais pour le moment je dois me tenir tranquille.

C'est aussi le premier moment que je prend pour me regarder, mais je ne vois pas grand chose à part un grand pansement et plein de tuyau de partout. J'ai 2 drains accrochés au lit et une poche à urine. J'ai aussi un pansement dans le dos et je sens un truc rigide au niveau des reins. C'est le cathéter de l'anesthésie qui se termine, comme on me l'avait dit, par une drôle de petite fiole sur mon épaule. Je ne ressens aucune douleur. Par contre le moindre contact à proximité de mon entre-jambe n'est très désagréable. Aussi, on me donne un arceau en métal qui évite tout contact entre moi et le drap de mon lit. Je peux retrouver ainsi un peu d'intimité et surtout du confort.

Mon bras qui m'avait fait vraiment souffrir la nuit dernière retrouve peu à peu sa mobilité, encore 1 jour et tout sera rentré dans l'ordre. En attendant à chaque fois qu'une infirmière vient me prendre la tension je dois lui dire de le faire sur l'autre bras. Le truc bête c'est que l'autre bras est du coté du mur ^^'. Bref, c'est un détail, toutes les heures j'ai droit à la prise de tension et à la surveillance de ma température. J'enchaîne les perfusions a un rythme d'enfer ! Entre les 4 flacons d'antibiotiques et les X litres de glucoses qu'on me file il est clair qu'on me surveille comme le lait sur le feu et c'est très bien ainsi. Il y a eu tellement de glucose que nous ne sommes pas arrivés à les compter lol.

Pour midi j'ai droit à une soupe de vermicelle. Je suis pas fan mais c'est tout ce que je peux avaler et manger un peu me fait du bien.

Peu après le cardiologue passe à son tour me voir. Il a une nouvelle qui me réjouie moyennement... je vais devoir avoir une transfusion sanguine. J'ai perdu beaucoup de sang durant la vaginectomie, ce qui est assez classique, et mes globules rouges sont trop bas et n'arrivent pas à remonter tout seul. Je lui dis que je me sens pourtant bien, en forme et tout mais non il est catégorique, j'ai réellement besoin de cette perfusion alors soit. Il prend ma carte de groupe sanguin et me dit qu'ils doivent faire des tests de compatibilité du sang. Il reviendra plus tard.

Le début de l'après-midi se passe sans histoire, je parle beaucoup avec ma chérie qui est toujours crevée de sa nuit précédente à veiller sur moi. Nous regardons 2 épisodes de Desesperate Housewife sur l'ordi puis c'est l'arrivée de ma première poche de transfusion. En tout j'aurai droit à 2 poches d'hémoglobine et 3 poches de plasmas.

En fin d'après-midi, alors que j'allais très bien , je suis frappé d'un nouveau mal : ma gorge, je m'étouffe carrément et simplement ! Au départ j'ai ressenti un léger mal de gorge rien de méchant et en voulant me racler le fond de la gorge une sorte de boule vient me boucher la respiration ! Je fais signe qu'on vienne m'aider car c'est flippant ^^'. J'arrive alors à déglutir et je retrouve ma respiration de manière précaire. J'ai une boule qui reste coincée !! On me dit de boire mais le truc est bien là attaché !!! Finalement l'infirmière fait venir l'anesthésiste qui m'ausculte et me dit que c'est normal que ça va passer tout seul. Sur le coup j'ai du mal à le croire, je lui demande de m'enlever ce truc mais il réitère que c'est normal. Une fois mon calme retrouvé et la crise passée, je me palpe et constate que la boule que je veux qu'on m'enlève c'est ma glotte !!!! Mais elle est devenue énorme, je suis obligé de rester redresser sur mon lit pour ne plus qu'elle me gène. Je me mets à boire de plus en plus pour humidifier ma gorge et prévenir les crises d'étouffement qui sont loin d'être agréable. La situation se stabilise mais j'ai mal. En résumé pour le moment les 2 zones de mon corps qui m'auront fait mal sont : mon bras et ma gorge ^^'.

La soirée va se dérouler dans le calme, malgré les passages incessant, injustifiés et donc dérangeant d'une infirmière, avec une soupe au vermicelle pour moi et une pizza pour Carmelle suivi de Spiderman3 sur l'ordinateur et un gros dodo bien mérité juste avant minuit.

Présentation de la clinique et de ses environs

Nous sommes à la Beoklinika, c'est une toute petite clinique privée, ne contenant que quelques chambre. Elle se trouve au milieu d'un quartier assez calme a l'architecture fortement imprégné de l'époque communiste le tout situé en périphérie du centre ville. Histoire de ne pas être trop dépaysé, il y a un concessionnaire Renault juste en face ;) Il y a plusieurs petits bars, dont un contenant un mini casino, un bureau de change et plusieurs superettes. En remontant la rue de quelques mètre, on trouve plusieurs kiosque à journaux, un vendeur de glace, des téléphones publics qui semblent d'un autre temps et des toilettes ^^ En partant dans la rue sur votre droite, juste avant les kiosques à journaux, vous trouverez aussi une banque avec un distributeur automatique, ce qui est bien pratique pour récupérer de la liquidité ;) On peut y effectuer des retraits jusqu'à 20.000 dinar, ce qui équivaut à peu près à 300€.

Passons au tram ! Parce que oui, le tram passe juste devant la clinique, et l'arrêt est situé au niveaux des kiosques. Malgré qu'il engendre un boucan d'enfer et fasse vibrer les murs de la clinique à chaque fois qu'il passe, j'avoue que nous sommes tous les deux tombés amoureux de ces tramway. Il faut dire que nous n'en avons plus de semblable par chez nous, à par peut être au musée du tramway s'il existe ^^ Car c'est bien là tout le charme de ces rames, les tram y ont tous au moins 40 ans !

Bref, la clinique se trouve donc au milieu de tout ça. Comme je l'ai dit, elle est toute petite (et j'allais oublié, situé à côté d'une pharmacie, ça peut toujours servir ;) ). Le rez de chaussé abrite l'accueil et les salles dédiés aux patients qui viennent pour de simples consultations. Pour les personnes hospitalisés, tout se passe à l'étage, ce qui permet d'être plus au calme.

Il faut donc monter un tout petit escalier pour arriver sur le hall, tout bleu, du second. Il contient un grand bureau pour les infirmières, et quelques sièges. Il y a 3 portes, 2 mènes vers des bureaux de médecins contenant tous un lit, et une autre mène vers la seule douche de la clinique (ou en tout cas de l'étage), collé à la salle d'opération. Ce qui me donne la sensation d'être dans un endroit interdit ^^ C'est pour cette raison que je prend ma douche à 8h du matin, c'est l'heure ou il y a le moins de monde :) Enfin, à gauche du bureau des infirmière, il y a une autre salle d'attente, avec quelques banquettes et un lit pour bébé ^^ Encore une fois, on y trouve 3 portes : 1 bureau et 2 chambres. Et c'est là que se trouve tout le drame de ce lieu : environ 20h sur 24, des hauts parleurs diffusent en boucle des chansons de Mariah Carey, Eros Ramazzoti, et surtout... le best of complet de Céline Dion ^^'

Étant donné qu'il n'y avait aucun patient à notre arrivé, nous avons hérité de la plus grande chambre. Niveau mobilier, c'est assez spartiate. Elle contient un petit meuble bas qui était à moitié démonté à notre arrivé, un petit rangement suspendu, une table sur laquelle est posé la télévision et le téléphones deux fauteuils franchement pas très confortables et bien sur nos deux lits, dont un électrique pour Izechiel. Au fond, nous avons des toilettes avec un lavabo. Il n'y a pas de douche, pas d'armoire, pas de dispositif à oxygène, pas de tables ce qui rend le repas très difficile, voir impossible (seul) pour celui qui est alité, pas de chaises, et pas de boutons pour appeler les infirmières. En cas d'urgence, il faut composer le 11 au téléphone, sauf que le téléphone se trouve à 3 mètre du lit. Mais très franchement, vue la présence et la proximité des infirmières, il n'y en a pas vraiment besoin ;) Enfin, il n'y a rien pour poser les tuyaux et autres drains lorsqu'on se lève, il faut tout porter à la main ce qui ne facilite pas les premiers pas.

Enfin, les installations aussi sont plutôt spartiates. Le sol est en lino par endroit plus ou moins rapiécés. Et surtout, toute la plomberie fuit. Il est impossible de se doucher sans mettre de l'eau partout et il y a très peu de pression. Dans la salle de bain de la chambre, dès qu'on fait coulé de l'eau dans le lavabo il y a une mare à nos pieds qui s'écoule par une bonde de douche dans le sol. Si quelqu'un utilise de l'eau quelques part, la chasse d'eau des toilettes met trois plombe à se remplir (j'en ai fait la douloureuse expérience, attendre 15 minutes devant les chiottes, c'est chiant ^^). Bref, les installations pourraient être revues.

Dernier points négatif, la fenêtre de la chambre donne sur un chantier avec un mur à quelques mètres, nous n'avons donc pas de lumière naturelle dans notre chambre. Et toute la journée, il y a des ouvriers qui y travaillent ce qui fait beaucoup de bruits. Ils ne sont pas franchement discret, quelques jours après notre arrivé ils sont même rentré dans le mur de la clinique avec leur camion ^^'

Niveau matériel, il y a aussi du positif. Pour commencer, l'ensemble de la clinique et les chambres sont très propre. On reçoit des tas de chaines par le satellite, y compris TV5 ce qui permet d'avoir des émissions en français. Les lits sont très confortables car nous avons de vrais matelas (et non pas des matelas d'hôpital) et des vrais draps. Les murs et les draps ne sont pas dans un blanc immaculé tout triste, par exemples nous avons hérité de draps rose pour le plus grand plaisir d'Izechiel :p La clinique prête des serviettes de toilette au besoin, ainsi que des peignoirs et des babouches lol La clinique est entièrement climatisée. Et surtout, la salle d'opération est parfaitement propre et équipé, contenant tous les appareils derniers cris, ce qui est bien la le plus important.

Pour conclure, malgré les petits manques auxquels nous ne sommes pas habitué dans nos hôpitaux, je conseillerais fortement cette clinique, vous pouvez vous y rendre les yeux fermée. Il y a eu au maximum de notre séjour, 3 patients en même temps. Il y a en permanence 2 infirmières (une seule la nuit et le dimanche). Elles ne sont jamais loin, passe très régulièrement, sont très gentil et vraiment au petits soins. Elles sont aussi très patiente. Bref, il y a une prise en charge, une présence et une gentillesse qu'il est rare de trouver dans nos établissements français. Ça compense largement tout le reste !

J+2

Cette seconde journée après l'opération commence de façon plutôt agitée. Pour commencer, cette nuit encore, Izechiel a le sommeil léger. En effet, il m'a réveillé dès 5h du matin avec une grosse envie de faire pipi ^^ Comme il a toujours la poche, je lui conseille juste de se détendre, et complètement crevée, je me rendors.

Je l'entend à nouveaux m'appeler au bout de ce qu'il me semble être quelques minutes ^^ En fait il est 6h30, et son envi est toujours plus pressante. Je le retrouve tout énervé, avec des bouffés de chaleurs et des crispations. Après avoir vérifié que tout son dispositif de tuyauterie était en état de marche, nous décidons de tenter un premier levé pour essayer de le relaxer.

Nous faisons 2 ou 3 pas et rapidement la poche se remplie. Mon pauvre Izechiel se sent immédiatement beaucoup mieux ! ;) Je l'aide à faire quelques pas en tenant les drains et autres tuyaux, puis il va s'asseoir sur un des fauteuils. Comme il se sent bien, on en profite pour lui faire enfin une première petite toilette, à l'aide d'un gant, d'eau fraiche et de lingettes sans savon. Avec sa fièvre de la veille, il y avait du travail ^^ lol Je conseillerais à tout le monde de partir avec au moins 2 paquets de ce type de lingettes, c'est vraiment bien pratique et le nettoyage est efficace et rapide. En tout cas, Izechiel sentait bon l'aloe vera :p

Nous prenons un petit déjeuner avec du lait et des gâteaux, ce qui permet à Izechiel d'avaler quelques bouchés d'aliments solide grâce aux biscuits trempés. Il a toujours mal à la gorge et n'a pas très faim, mais bon, c'est un début :)

Après le mal de bras et l'irritation de la gorge, une troisième grand mal vient frapper Izechiel... Il a de la diarrhée. Ce n'est pas très agréable, mais rien de grave. Entre le stage intensif de soupe, l'eau et l'anesthésie, c'est parfaitement normal. Il n'y a qu'à prendre son mal en patience :/

La matinée est déjà bien avancé quand le Pr Perovic fait sa visite quotidienne. On apprend pas grand chose de plus. Il se sert d'Izechiel comme d'un professeur de français, s'extasie toujours autant de la taille du pénis de mon cher et tendre ( :p ) et explique que le mal de gorge est du à un tuyau qui était présent lors de l'anesthésie et de sa position durant l'opération : allongé en croix la tête incliné vers le bas. Ce mal de gorge devrait aller mieux d'ici 2 ou 3 jours.

Un peu plus tard il repasse accompagné de son assistant. Cette fois, la visite sera un peu plus douloureuse. On lui enlève son gros pansement, et surtout, l'assistant enlève le premier drain, celui pour la vaginectomie. Izechiel a très mal, mais l'opération est rapide. On lui fait un nouveau pansement, bien plus léger cette fois, juste pour maintenir les testicules. Izechiel doit alors, pendant à peu près une heure, compresser avec ses jambes l'endroit où le drain à été retiré afin de permettre une coagulation rapide. Le tout s'est fait si vite que, ni lui, ni moi, n'avons encore eu l'occasion de voir le résultat esthétique de la chirurgie :(

A cause du retrait du drain, Izechiel à l'interdiction de se lever pour le restant de la journée. Du coup, la elle passe assez lentement au rythme des épisodes de Desparate Houswives et des repas. Encore et toujours de la soupe aux vermicelles pour Ize (heureusement qu'il aime presque ça ^^) et une salade pas terrible pour moi à midi, et un sandwich le soir.

Nous revoyons une dernière fois le Pr Perovic vers 22h. Il a passé toute l'après midi a opérer une MTF pour une vaginoplastie. Apparemment il y a eu quelques complications, ce qui explique que l'opération est finie si tard. Il est rapidement rejoint par l'anesthésiste qui a terminé de prodiguer des soins à notre nouvelle voisine. Il lui enlève enfin la péridurale du dos, ce qui le soulage beaucoup, en plus il n'a rien senti du tout :D Entre ça, le drain et le cathéter de la main droite, ça commence à faire quelques tuyaux en moins :)

Nous terminons notre soirée en regardant un film et nous nous endormons vers minuit. Personnellement, je m'endors presque instantanément, je ne me suis pas encore remise du manque de sommeil. A la veille d'attaquer un 3ème jour post-op, je suis soulagée de voir qu'Izechiel ne ressent toujours aucune douleur directement due à l'opération.

J+3

Une nouvelle journée commence, la nuit c'est plutôt bien passée. J'ai tout de même le sommeil léger et je suis parfaitement alerte à chaque passage de l'infirmière. Sur le matin je ressens une sensation de brûlure sur le pénis. Il faut dire que j'ai un pansement compressif dessus et que l'urètre doit être humidifié souvent. Je demande donc à l'infirmière d'avancer un peu la date d'arrosage et tout rentre alors dans l'ordre ;) . Cette arrosage est également l'occasion pour moi de me rendre compte que je retrouve déjà une sacrée sensibilité, je ressens très bien le froid et le liquide.

Il me tarde que le petit déjeuner arrive ! On fini par se lever à 7h et le petit dej' tant attendu ne tarde pas. Il s'agit d'un lait chocolaté froid et des biscuits sec. J'ai toujours très mal à la gorge, ça va un peu mieux mais les améliorations sont infimes. Il m'est impossible de manger les biscuits sans les ramollir auparavant et là, quelle ne fut pas ma déception en me rendant compte que le lait chocolaté est bien moins efficace que le lait simple ! Les biscuits restent dur et je dois me résigner à les laisser dans l'assiette. Je me contente du chocolat au lait mais le coeur n'y est pas, je suis déçu :(.

Aller hop, il est temps que je me lève maintenant. Je fais quelques aller-retour dans la chambre suivi comme mon ombre par ma Carmelle qui veille sur moi. Inutile de dire que je ne m'habille toujours pas et que je me trimballe les fesses à l'air dans la chambre. Je me pose sur le fauteuil pour qu'on fasse une petite toilette, je me sens tellement mieux après, ça fait vraiment du bien au moral :). En parlant de ça, j'ai très bon moral mais le fait d'être toujours dépendant d'autrui et d'être tout le temps tout nu n'est pas toujours facile. Je savais que cela serait forcement le cas et savoir ma chérie a mes cotés et qui m'aide c'est vraiment formidable. Je suis un grand chanceux.

Pour s'occuper on décide d'allumer la télé que l'on a dans la chambre, il y a le satellite mais bon... la télé serbe et les chaînes américaines ne me font pas particulièrement envies ^^'. Au hasard du zapping nous tombons sur TV5 ! Entendre du français est agréable mais les programmes sont vraiment « spéciaux » entre « sous le soleil » et « silence ça pousse » on a pu voir quelques dessins animés sympa et surtout les infos avec la libération d'Ingrid Bétancourt :)

La matinée se déroule toujours rythmée par des perfusions d'antibiotiques et encore des antibiotiques, mais en cachet pour varier un peu les plaisirs ;). Il faut dire que depuis la sortie de l'opération j'ai de la fièvre. Cette première partie de la journée se termine sur la visite du professeur Perovic. Il m'explique que pour l'urethroplastie il a utilisé les muqueuses vaginales. D'habitude ils préfère les muqueuses buccales mais vu que les tissus étaient vraiment impeccables, il était inutile de traumatiser d'avantage le corps. Il me redit que tout va super bien et qu'il est très content de l'opération et du résultat. Je lui demandes s'il pense que ça sera bon pour ma sortie dans 2 jours, car j'ai toujours tous mes amis les tuyaux ^^', et là il nous annonce que ça sera trop tôt qu'on devrait rester jusqu'à la fin du séjour. Nous sommes un peu sous le choc, la réservation est déjà faite et puis, il faut être honnête, une clinique c'est un peu une prison aussi. J'explique ma situation au Professeur qui se rencarde sur le type d'hôtel qu'on a pris. Il me dit de ne pas m'inquiéter on a le temps d'en reparler, on verra comment je me sens. Mais une chose est sure, pour le 8 c'est non. Le 9 peut-être... on verra ça le jour venu. Comme a chacune de ces visites, le professeur en profite pour travailler son français et je me prête fort volontiers à jouer le rôle de dictionnaire anglais/français vivant.

Une surprise m'attend pour midi : fini la soupe !!!! nous avons tous les 2 droits à un bon plat de pâtes à la carbonnara choisi par ma chérie pendant que je pique un somme ! Je suis au ange mais inquiet à cause de la gorge. En effet chaque petit bouchée de pâtes me force à boire de l'eau. Je bois au moins 3l d'eau par jour, j'ai peu d'appétit et abandonne rapidement mon plat. Je suis tout de même super content de savoir que je peux à présent manger des aliments solides :) . Mes intestins ont aussi finis de me torturer.

L'après-midi aussi sera calme. On matte 2 nouveaux épisodes de plus de Desesperate Housewife et pour le repas du soir on découvre qu'en fait la clinique commande tous ces plats à un restaurant qui livre. Du coup on demande la carte :). Bon ok, elle est logiquement en Serbe mais il y a pas mal de mots qu'on devine. J'opte pour la bolognaise et Carmelle pour un sandwich. Autant vous prévenir de suite, les assiettes serbes et leurs sandwich sont TRES copieux ;) et c'est bon.

Mon bras ne me fait plus mal et je n'ai toujours pas de douleurs à l'entre-jambe. On m'a demandé plusieurs fois si je désirais des calmants mais non tout va bien , sauf ma gorge, mais là il n'y a rien à faire. Je remarque alors un phénomène curieux : j'ai au milieu du gland un point qui maintient 1 des 2 cathéters que j'ai dans l'urètre. Il ne me fait pas mal sauf si je le regarde looool c'est fou la psychologie quand même ;).

Pour achever ce 3ieme jours, nous regardons « Charlie et la chocolaterie » et nous nous couchons à 23h30.

J+4

4ième jours à la clinique, le sommeil est de plus en plus profond mais je continue toujours à me réveiller à l'aurore. Pour le petit déjeuner je ne me ferai pas avoir comme hier et je prend du lait froid tout simple et des gâteaux. Je dévore ! La situation de ma gorge s'améliore doucement mais sûrement. Je dois prendre mon mal en patience. Hormis cela je ne ressens toujours pas la nécessité de recourir à des calmants.

Je récupère mes forces peu à peu mais ma jambe gauche marque toujours des signes évident de faiblesses par rapport à la droite. De même les sensations tactiles sur la cuisse ne sont pas les même. Je ressens des sortes de fourmillements. Il s'agit des restes de l'anesthésie. Là aussi le temps doit faire son oeuvre.

Après le petit déjeuner nous passons à notre petit rituel de la toilette quotidienne et à mon entraînement à la marche. J'enfile mon peignoir et pour le première fois depuis l'opération je sors enfin de la chambre. Nous voilà partis pour un trekking devant nous mener jusqu'au fond du hall du premier étage. Ma mission, que j'accepte bien entendu, est d'aller toucher le mur. Mission accomplie ! Ma démarche est à mi chemin entre celle d'un cow-boy et d'un pingouin sur la banquise.

Sur notre route nous croisons le Pr Perovic qui est très content de me voir debout. Il nous arrête sur notre route pour nous enlever un poids : je n'ai plus besoin de la poche à urine :) . Il clampe le tube, détache aussitôt la poche et la donne à une infirmière. Il ne me reste plus qu'un seul drain à me trimballer.

De retour à la chambre, une infirmière vient me donner un bouchon et retire le clips. Elle m'explique aussi que je vais devoir aller au toilette de manière régulière toutes les 1 ou 2 heures ou chaque fois que j'en ressens l'envie. Il ne faut pas que je perde la sensation d'avoir envie de faire pipi. Pour la nuit, ils me remettront une nouvelle poche pour que je puisse me reposer convenablement.

Le Pr vient me voir une nouvelle fois pour me dire que pour la sortie le 9 ça sera ok et qu'une secrétaire de la clinique se chargera de téléphoner à l'hotel pour que nous ne perdions pas notre réservation (et notre promotion ^^' ). Il m'enlève le pansement sur les testicules et nous pouvons voir enfin le résultat pour la première fois ! Enfin moi je vois rien du tout, je n'ai pas une mobilité suffisante pour le moment pour voir cette partie de mon corps. C'est donc ma chérie qui a vu d'abord, elle me dit « on voit rien » .... comment ça on voit rien ! Elle voulait juste dire qu'on ne voit pas de trace de la scrotoplastie. Mes testicules sont bien là mais ils n'y a pas de points de suture. Mes prothèses sont des 12cc de chez eurosilicone. L'assistant du Professeur m'avait dit que c'était la marque qu'ils préféraient car elles avaient un touché vraiment naturel :)

Pour le moment, pour apprécier le travail du chirurgien sur ma personne, je dois me contenter des photos et je dois dire que je suis absolument et entièrement ravi du résultat à seulement 4 jours post-op et je n'oublie pas qu'avec le temps et l'apesanteur l'ensemble aura un aspect encore plus naturel.

Il est maintenant l'heure de manger et je sens que mon appétit habituel revient peu à peu. Nous optons pour 2 poulets frites et je termine entièrement mon plat. Je me sens rassasié et très content.

L'après-midi sera comme les précédente,s un peu de vidéo sur l'ordinateur et un petit tour aux toilettes toutes les heures. Je bois toujours beaucoup à cause de ma gorge alors cela n'a rien d'étonnant. Le cardiologue nous rend également une petite visite pour faire un point suite à ma transfusion sanguine. Les résultats sont bon, tout est rentré dans l'ordre mais il faudra réellement un bon mois pour que mon corps récupère. Il me conseille de manger beaucoup de viande.

Le soir je mange à nouveau des pâtes et ma chérie un sandwich. Nous passons notre soirée devant « L'âge de glace ». A ce sujet, et pour l'avoir expérimenté, je déconseille le visionnage de comédies, rigoler est certes bon pour le moral mais les secousses que ça engendre font mal au ventre lool.

La vieille

Izechiel et moi sommes unanime sur la gentillesse et la qualité des soins donnés par l'ensemble des infirmières, mais nous sommes aussi unanime concernant l'une d'elles en particulier, surnommé (presque) affectueusement : La Vieille ^^ De tout le personnel, c'est la seule personne que nous n'aimons pas. Ce n'est pas qu'elle soit méchante, disons plutôt qu'elle est lourde... très lourde.

Commençons par une description physique afin que les futurs patients puissent l'identifier : Elle n'est pas très grande, elle a les cheveux teint dans une drôle de couleur à mi chemin entre le châtain et le orange, les racines grises et c'est la seule à avoir plus de 50 (60?) ans, à porter des blouses tâchées et coupées en robe. Pour finir, elle parles quelques mots de français et ne cesse de dire « souperrr ».

Alors pourquoi lui avons nous donné un surnom si affectueux. Déjà, elle ne comprend rien, et non seulement c'est elle qui ne comprend rien mais en plus elle nous prend pour des cons. Genre, alors que nous optons pour des pâtes à la bolognaise pour le repas d'Izechiel, elle vient me voir 3 fois pour s'assurer que j'ai bien compris que les pâtes n'était pas pour moi, des fois que je ne me souvienne pas de ce que j'ai commandé ^^ Pour rester dans le registre de la nourriture, parce que je suis mince elle n'arrête pas de me faire des remarques, du style de dire que je suis à la diète quand je rend l'assiette encore à ¾ pleine d'Izechiel ^^ ou a vouloir m'enlever ma bouffe avant même que j'ai mangé vu que de toute façon elle est persuadé que je ne mange pas. Étant donné que je ne suis pas doté d'un troisième bras, je ne peut pas manger et donner la béquer à Izechiel en même temps (vu qu'il n'y a pas de table). Et le summum, elle a commencé à me caresser les mollets affectueusement dans son délire d'anorexie, j'ai eu fortement envi de lui dire le fond de ma pensé... Mais elle ne comprend rien du tout ^^' Rien que d'y repenser, ça me donne envi de me gratter :/

Une autre facette de notre Vieille adorée, c'est qu'elle est cracra ! Sa blouse est pas très nette, mais ses soins non plus. Dans le genre un peu glauque, elle vient vider la poche à urine pendant que je donne à manger à Izechiel, alors qu'il n'y a aucune urgence. Quand elle l'a vide elle en met partout, et je vous raconte même pas l'état de la cuvette des toilettes une fois l'opération terminée. Idem pour les drains, quand elle les a vidé elle a foutu du sang partout. Entre le sang et l'urine, j'ai déjà du nettoyer deux fois mes chaussures :/

Passons à la partie soins. Déjà comme elle ne comprend rien on en peut rien lui dire, donc même si quelque chose ne va pas, y'a qu'à attendre le changement d'infirmière. Elle est souvent accompagné d'une jeune recrue en formation, qui elle non plus ne comprend rien, à toujours l'air complètement à la rue (mais néanmoins, pleine de bonne volonté !) Ensuite elle est assez brute, à plusieurs reprises elle a mis des petits coups dans le si délicat nouveau service trois pièces (nonon je n'en rajoute pas :p) d'Izechiel. Et surtout, c'est une malade de la seringue ! Parmi ses soins, Izechiel à un cathéter au bout du pénis qui sert à injecter de l'eau à intervalle régulier pour humidifier le nouvel urètre. La vieille est la seule à y être allée avec une aiguille d'au moins 3 centimètres. En plus d'être parfaitement inutile, elle lui a fait super mal dès la deuxième fois. Du coup, elle s'est résigné à s'en passer.

Enfin, quand nous disons qu'elle est très lourde, c'est à prendre au pied de la lettre. Elle refuse de transmettre les appels téléphoniques dans la chambre. Elle prévient qu'il y a un coup de fil qu'une fois sur 15 et trouve ça plus pratique de me faire descendre à l'accueil plutôt que de faire sonner notre combiné. Surtout, le plus lourd chez elle, c'est qu'elle rentre sans arrêt dans la chambre, la plupart du temps pour rien. Elle ne fait rien à par tourner en rond. Et bien sur, elle laisse toujours les portes grandes ouvertes derrière elle, que se soit les toilettes (super propre et agréable là aussi) ou la chambre. Se lever 15 fois par heure pour fermer derrière elle, c'est franchement gonflant. Nous avons atteint l'apogée le second soir, alors que tout allait bien, que nous regardions tranquillement un film avant d'aller nous coucher. En 1h30 elle est venue 4 fois, soit tout les 20 minutes, pour vider la poche alors qu'il n'y avait pratiquement rien dedans, du coup à chaque fois on devait interrompre notre film.

Heureusement, je crois qu'à mon air elle a commencé à piger qu'elle me sortait pas les yeux, et a trouvé d'autres squats. Heureusement aussi que c'est vraiment une exception au sein de la clinique, toutes les autres personnes sont adorables. C'est peut être là la raison de notre fanatisme envers elle ;)

J+5

Le sommeil devient jours après jours plus profond. Nous nous réveillons à 9h. Voici aussi une des qualités de cette clinique et des soins, contrairement à la France, tant que vous vous reposez le matin personne n'entre en trombe dans la chambre pour vous jeter hors du lit et ouvrir toutes fenêtres en grand. Ma gorge continue à aller mieux, je bois moins et je peux me permettre d'avoir une position plus allongée.

Peu après le petit déjeuner, le professeur Perovic et son assistant arrivent dans la chambre. On va m'enlever 1 des 2 cathéters du pénis et on va virer le dernier drain, celui de la liposucion. Cool des tuyaux en moins, mais moins cool : je vais passer un sale quart d'heure !

Première opération : l'assistant clampe le tube du drain et coupe simplement avec une lame de bistouri le reste du tube. Voilà je n'ai plus la poche de récupération du sang mais j'ai toujours le tube qui sors d'une dizaine de cm. Pour le moment il ne fait pas plus.

Deuxième opération : on va m'enlever le cathéter qui tient par le point au milieu de mon gland. Vous savez celui qui me fait mal uniquement si je le regarde ^^'. Par anticipation, je chope et serre fort les barreaux de mon lit et mort un bout de mon oreiller. On me touche le pénis, ça fait mal mais rien d'insupportable. A peine le temps de stresser que c'est fini. Je suis le premier surpris à avoir eu si peu mal. L'assistant plaisante avec moi en me disant qu'il faut pas stresser, c'est un gentil. Je sais bien qu'il ne veut pas me faire mal mais c'est une réalité : les soins post-opératoire ça fait mal et j'ai déjà pris cher avec le retrait du drain de la vaginectomie il y a seulement 2 jours.

Une fois tout cela terminé, on m'annonce que je peux prendre une vraie douche ! Enfin ! Niveau corps et grâce aux soins de ma chérie ça va, je ne me sens pas spécialement sale mais les cheveux !!!!!! Les docteurs et infirmières nous laissent tous les 2 nous débrouiller pour la douche, ce qui nous convient parfaitement. Ils nous disent qu'ils reviendront après pour finir d'enlever le tube restant du drain.

Pour aller à la douche, je vais devoir monter quelques marches. Niquel j'y arrive très bien. Je rentre dans le bac de douche et la sensation de l'eau sur mon corps est vraiment agréable. Ma chérie me nettoie tout en douceur car je ne peux le faire tout seul sauf les bras et le torse. Comme Carmelle l'a déjà raconté la plomberie de la clinique a quelques problèmes. On fout de l'eau partout et le sol devient glissant. Carmelle pars donc rapidement demander une paire de babouche en éponge à une infirmière pour qu'il n'y est aucun risque que je glisse et tombe. Cela fait longtemps que je suis debout et je fatigue, nous regagnons vite la chambre. Je suis ravi de cette douche et de sentir mes cheveux tout propre. Si ma chérie n'avait pas été avec moi, c'est une des infirmières qui aurait due venir avec moi. Je ne saurais que trop vous conseiller de ne pas vous rendre à une opération de ce style seul. Être deux est vraiment un plus énorme pour la convalescence.

Quelques minutes après que j'ai retrouvé mon lit, les docteurs reviennent. Ce coup-ci, c'est parti, on va retirer le tube du drain. Je m'accroche de toutes mes forces et mort à pleines dents mon oreiller, on a beau me dire que ça va aller, moi je sais bien que ça va faire mal et c'est rien de le dire. Ma chérie vient à mes côtés. L'assistant coupe les points qui maintiennent le tuyau en place. Il m'appuie sur le pubis et tire le tube. La douleur est horrible, je suis à la limite de crier, je mors mon coussin, je sens la main de mon amour sur le front. On me dit que c'est bientôt fini mais non, on repart de plus belle. On m'appuie à mort sur le pubis et on fait glisser la main pour finir d'expulser le sang. Les secondes m'ont paru des minutes entières. A chaque instant je me disais c'est pas possible, ça ne va jamais finir. J'ai plus de souffle, je suis exténué. Je transpire, j'ai un peu de mal à retrouver mes esprits mais c'est fini. Enfin pas tout à fait.

Pendant quelques jours de plus, je vais devoir avoir un pansement compressif pour finaliser le résultat de la liposuccion. Et vas-y que j'appuie encore la dessus mais ça va, ça fait pas trop mal. Me voilà donc avec mon nouveau pansement, il me reste en fait les 2 sondes urinaires, la sus-pubienne et celle dans l'urêtre. Je dois poursuivre l'humidification du pansement et de l'urètre au sérum physiologique durant 2 jours et prendre des antibiotiques en cachet : du Cedax à raison de 1 par jours pendant 10 jours et du Orvagil (3 par jours pendant 8 jours environ). Je dois payer mes boites de médicaments que les infirmières sont allées chercher pour moi à la pharmacie (Apoteka en serbe ;) ). J'en ai pour environ 3000 dinars soit un peu moins de 40 €.

Tout est confirmé pour notre sortie de la clinique demain. Il est clair que je n'aurais pas pu sortir aujourd'hui, j'ai trop dégusté avec le retrait du drain. Toutefois, la clinique commence à nous peser. Nous n'avons pas mis le nez dehors depuis près d'une semaine et nous n'avons pas de fenêtre avec vu sur l'extérieur. Nous en perdons un peu la notion du temps et des jours. Il nous tarde d'être à demain.

Si cela fait une semaine que nous n'avons pas vu le soleil, cela fait aussi une semaine que je vis en tant que nudiste. Il va bien falloir que je m'habille malgré les tuyaux restant. Je passe donc un caleçon très large que j'avais acheté avant l'opération spécialement pour cela (j'en avais acheté une petite provision en prenant 1 à 2 tailles de plus que ma taille normale) et ça va je supporte bien. Ça me fait drôle de me voir avec des fringues lol, j'arrive même à me poser le draps dessus sans avoir recours à l'arceau :) .

Le reste de la journée fut très calme et rythmée par notre petit train-train des repas et des vidéos sur l'ordinateur.

Au moment du coucher, je suis étonné de ne pas avoir de poche pour la nuit comme convenu. Je continue à me lever toutes les heures, voir 1h30, et si je dois faire ça toute la nuit ça ne va pas le faire du tout. Nous allons donc voir l'infirmière mais personne ne lui a parler de cela et elle en conclue que je n'en ai pas besoin. Je suis inquiet et ma chérie aussi, nous convenons tous les 2 de gérer la crise ensemble. Chaque fois que la sensation d'avoir pipi me réveillera, je dois la réveiller aussi. Avec la fatigue je pourrais me sentir mal et pire : tomber. N'oublions pas que j'ai actuellement l'aisance d'un cachalot sur le sable ^^'. Rendez-vous demain matin pour le bilan de cette nuit qui m'angoisse....

J+6

Ma dernière nuit à la clinique ne fut pas des plus reposantes :(. Telle une horloge je me suis levé et réveillé Carmelle pour me rendre au toilette toutes les heures. C'est donc très fatigué que nous nous levons et prenons le petit déjeuner. L'infirmière qui vient prendre la relève s'excuse auprès de nous car j'aurai bien du avoir une poche pour la nuit. C'est pas grave, ce qui est fait est fait et nous avons bien géré la situation. Dés que le professeur sera passé nous pourrons quitter la clinique. Je suis ravi mais aussi inquiet. Il va falloir faire de la voiture et rester habiller un bon moment ^^'. Le contact du tissus ne m'est pas agréable à cause de la sonde urinaire que j'ai dans le pénis. Le tube est assez rigide et quand le caleçon appuie dessus ou le coince, ben ça fait mal et me provoque de petits saignements qui, en séchant, font des croûtes et ce n'est pas très agréable.

C'est en milieu de la matinée que le professeur Perovic et son assistant le Dr Djinovic viennent pour une dernière oscultation et confirmer ma sortie. Ils me prodiguent aussi les derniers conseils et le planning des jours à venir. Je devrai les revoir au moins une fois avant mon départ, ils me donnent leurs numéros de téléphone portable et je dois leur communiquer le numéro de ma chambre dés mon arrivée. Bref, on reste en contact, je n'ai à m'inquiéter de rien. On nous donne 4 poches à urine pour les nuits à venir. Je dois prendre 2 antibiotiques différents : du Cedax (1 gélule par jour) et du Orvagil (3 fois par jours) le tout pendant 10 jours. Il nous faudra aussi assurer l'humidification du pansement et de l'urètre pendant 2 jours de plus.

Voici le "robinet" par lequel je fais donc pipi pour le moment, il me suffit d'enlever le bouchon rouge et l'urine s'écoule sous la forme d'un filet trés mince. Du coup il faut pas mal de temps pour faire pipi ^^. Pour la nuit il suffit de clipser le tuyau avec le bidule blanc, d'enlever le bouchon rouge et de brancher la poche. Rien de compliquer ;)

Carmelle s'affaire pour boucler nos bagages et m'aide à m'habiller d'un pantacourt et d'une chemise. Pendant ce temps là, on nous prépare la note pour le séjour de ma chérie à mes cotés à la clinique. Nous sommes restés une nuit de plus, donc la facture se monte à 350€. Je demande à régler en carte VISA vu qu'ils ont une machine. On me dit que comme je suis étranger, ils peuvent pas ma prendre la carte... ouais.... bref pas grave, je demande combien ça fait en dinars pour aller au distributeur mais ils ne veulent pas de dinars.... ben voyons... bref bref bref pas grave, je veux sortir de la clinique au plus tôt. On m'explique que je dois aller à l'intérieur d'une banque pour récupérer des euros. Vu que de toute façon je devais aller à la banque, un peu plus ou un peu moins, c'est pas grave. Je payerais juste un peu plus de frais bancaire.

Sûr de moi, et peut-être aussi par défi pour savoir de quoi je suis capable, me voilà parti avec Carmelle jusqu'à la banque que nous avions repéré lors de notre arrivée. Après avoir descendu tous les escaliers tout seul et sans encombre, qu'il est bon de voir enfin le soleil et de retrouver l'air libre ! Il nous faudra tout de même un moment pour que nos yeux s'habituent à nouveau au soleil et arrêtent de nous faire un peu mal. Il fait très chaud mais il y a un peu de vent qui rafraîchi un peu. Je marche très lentement mais je marche, faire des petits pas est la seule solution pour moi mais c'est extrêmement fatiguant. Nous n'avons que 300m à faire mais cela me semble le bout du monde. Je n'ose pas penser au retour ^^'. Au prix de beaucoup d'effort nous touchons au but ! La banque est là :) nous rentrons et demandons 350€, je montre ma carte VISA mais on me dit non. Arffff il faut qu'on retire 28000 dinars pour ensuite les changer en euros ^^'.

Tout est bien qui fini bien, entre temps j'ai pu m'asseoir dans la banque le temps des transactions et j'ai récupéré des forces. Nous repartons à la clinique, je commence à fatiguer surtout après la nuit que j'ai passé, mais l'optique de l'hôtel me motive au plus haut point :). Quand je marche, je ressens de la gêne due aux testicules et aux tubes, j'ai aussi des points des 2 cotés au niveau de l'aine. Tout cela ne facilite pas la marche et je ressens comme des brûlures.

De retour, nous payons donc la facture du séjour et on me fourni aussi divers papiers médicaux concernant ma transfusion sanguine. Une fois nos bagages dans le hall, la secrétaire nous appelle un taxi. Moins de 2 minutes plus tard, une LADA d'au moins 30 ans s'arrête devant la clinique ^^'. Le premier contact avec la circulation belgradoise ne fut pas triste, c'est l'anarchie sur les routes ! Tout le monde s'arrête n'importe où, alors on passe sur les rails des tramways voir sur le trottoir au besoin. De plus notre magnifique Lada n'a quasiment pas de frein ^^', bien que les ceintures de sécurité ne soient pas obligatoire, nous trouvons plus sage de les mettre tout de même lol.

Après quelques minutes et avoir pu apercevoir un peu la ville, nous arrivons à l'hôtel. La course nous coûte 400 dinars. Je supporte assez bien d'être assis en voiture, ce n'est ni confortable ni inconfortable bref c'est pas le pied mais ça va plutôt bien :). Je commence tout de même à fortement ressentir la fatigue de cette nuit et des dernières heures. Je transpire beaucoup, je dois refaire un peu de fièvre à cause des efforts.

L'hôtel est superbe et la chambre également. Nous y reviendrons plus en détail dans un autre message. Le reste de la journée sera consacré à un repos bien mérité. Je me déshabille pour me mettre à l'aise et récupérer. Je me rends compte alors qu'un morceau de compresse est venu se mettre à l'entrée de l'urètre. Avec les légers saignements dûs à la marche et qui ont séché, j'ai des fils coincés dedans !!! Pas de panique, on découpe la compresse, puis on humidifie le tout avant de retirer très doucement les fils 1 à 1. Avec toutes ces émotions, nous avons tout simplement oublié le repas de midi. Nous nous rattraperons le soir au restaurant :p. Un membre du personnel nous conseille un petit restaurant à 2 rue de l'hôtel : le CIGA, on nous imprime même le plan pour nous y rendre. Pour moi cela représente une sacré marche de nouveau mas nos efforts sont largement récompenser car le restaurant est très beau et cerise sur le gâteau, une partie de la carte est traduite en français :) . Il y a certes des imperfections comme les « oiagnones » au lieu des oignons mais c'est plus rigolo d'autre chose :) . Nous prenons du porcs aux « oiagnones ». Au bout d'une demi-heure toujours pas de plat, je commence à sérieusement fatiguer, les chaises sont confortables mais ce n'est pas suffisant. Je demande au serveur de faire activer un peu les choses à cause de ma situation. Quelques minutes après nous sommes servis et c'était tout simplement délicieux et très copieux !!!! :p et pour seulement 1200 dinars.

Je souffre beaucoup sur le retour qui me semble interminable. Toutefois, je suis ravi de cette journée j'ai des courbatures aux jambes et un peu de fièvre. Je sombre rapidement dans un sommeil profond et réparateur.

J+7

C'est notre premier réveil à l'hôtel, et j'avoue que ça fait du bien ! J'avais un peu peur de dormir ensemble, peur de trop bouger au lit et de lui faire mal, mais le lit est tellement grand que ça ne pose aucun problème, et je fais attention lorsque je bouge. En résume, nous avons passés une bonne nuit, malgré que chacun de nous se soit réveillé à plusieurs reprises pour des raison de température ambiante ^^'

Nous nous sommes finalement éveillés à 9h passé, et nous nous sommes vite préparé pour aller prendre le petit déjeuner avant les10h fatidiques. J'ai qu'un seul avis à émettre à ce propos c'est que le petit déjeuner de cet hôtel déchire ! Il y'en a pour tous les gouts : fromages, charcuterie, légumes, fruits, céréales, viennoiseries, pâtisseries serbes, œufs au plat, omelette et j'en passe. Un vrai régale :p

Vu la journée mouvementé d'hier, nous décidons de passer une journée tranquille à nous reposer et nous détendre. Mon malade préféré supporte encore mal le port du vêtement, cette journée à rester enfermé lui permet de retrouver son nouveau mode de vie préféré : le nudisme ! En plus, le frottement de la sonde du au mouvement n'est pas des plus agréable et lui faire perdre un peu de sang. Bref, il mérite bien un peu de repos ;)

Nos seules escapades en dehors de la chambre étaient dicté par l'appel de nos estomacs :D A midi nous avons voulu tenté le snack en bas de l'hôtel, ce n'était franchement pas terrible. Il n'y a quasiment pas de choix et le plaisir gustatif n'était pas au rendez-vous, même pour des choses aussi simple qu'une pizza et des croques monsieur ^^ Nous nous sommes rattrapés en nous achetant des glaces types magnum local à emporter (et de l'eau fraiche au passage, c'est quand même 3 fois moins cher que celle de l'hôtel ;) ).

Après avoir encore bullé un bon moment, Izechiel a testé la grande douche de notre salle de bain. C'était vraiment agréable de pouvoir rentrer à deux sans se marcher dessus, puisqu'il a encore besoin de mon aide, et de ne pas noyer la pièce sous 2cm de flotte parce que tout fui (non je ne suis pas encore remise de la tuyauterie de la clinique :'( )

Enfin, nous sommes a nouveau sorti pour aller chercher de la nourriture, pour changer ;) Nous avons opté pour une sorte de sandwicherie à quelques mètre de l'hôtel. Nous avons pris à emporter deux hamburgers serbes. C'est un steak haché de viande de bœufs et d'agneau mélangé dans du pain pita et le tout cuit au feu de bois. Ensuite, on choisi soit même ce que l'on veut y mettre parmi un large chois (oignons, mayo, ketchup, moutarde, épices, salade et d'autres trucs que je ne connais pas). Accompagné d'un bon coca bien frais, c'était vraiment délicieux et copieux le tout pour une somme modique. Et pour conclure ce repas, nous nous sommes acheté des pâtisseries serbes :)

En somme, rien de particulier à signaler pour cette journée à part que nous nous sommes goinfrés toute la journée ;)

J+9

J'ai très bien dormi cette nuit et nous nous levons à 8h. Nous sommes samedi, je dois téléphoner à la clinique pour convenir d'un rendez-vous avec le professeur. Avant cela, il y a d'autres priorités : une bonne douche et le sacro-saint petit déjeuner :p. La douche est quasiment parfaite pour moi, il n'y a rien à enjamber pour y aller et beaucoup de place. Par contre le pommeau de douche est fixé en hauteur. Je ne supporte pas d'avoir trop de pression et trop d'eau qui coule sinon ça me fait mal. Du coup c'est un peu délicat pour le lavage de l'entre-jambe et des jambes mais on s'en sort.

Après le petit dej' j'appelle la clinique qui n'a pas de rendez-vous à me confirmer. On me répond qu'ils vont contacter le professeur et qu'on me rappellera ensuite. J'ai curieusement plus de difficultés avec l'anglais au téléphone qu'en face à face, mais on arrive tout de même à se comprendre. Un peu plus tard, je reçois un appel du professeur qui me dit qu'il passera me chercher et que je dois me tenir prêt dans le hall de l'hôtel à 11h.

En effet, le professeur lui-même et son chauffeur nous amènent dans leur clio. Nous n'allons pas à Beoklinika mais dans un autre centre médical «Medical centar ». En arrivant, je constate que le cabinet médical est au premier étage sans ascenseur ^^' super.... Quand il faut y aller, faut y aller. Je m'en sors bien, mieux que je l'aurais cru :). Une fois arrivée, nous nous posons dans une salle d'attente bondée. Nous n'avons pas longtemps à attendre, le professeur me dit de le suivre dans une salle d'examen et de me déshabiller. Ma chérie m'aide et je m'allonge.

Ce coup-ci pas d'oreiller à mordre... juste de quoi m'accrocher au dessus de ma tête... Il commence à m'ausculter et à me toucher le pénis. Ça fait mal mais c'est rien par rapport à ce qui m'attend. J'ai des points à la base du pénis (4) et d'autres dans l'aine (je sais pas combien). Ils ne sont pas resorbables et leur but était d'éviter tout risque de rétractation du pénis, il va falloir les enlever maintenant. On va aussi m'enlever le pansement compressif et m'en faire un autre plus léger.

Dire que j'ai eu mal lors du retrait des points est un euphémisme. Cela m'a arraché des cris et je ne suis pas vraiment d'une nature douillette. On me verse énormément de serum physiologique dessus pour apaiser la douleur et me calmer. Je suis tellement crispé que j'en oublie de respirer. Je transpire abondamment. Une fois les points retirés, on m'accorde quelques brèves secondes de repos puis on passe au pansement.

Il est vraiment sec, ça brûle quand il l'enlève. Je suis vraiment très sensible du pénis. C'est plutôt une excellente nouvelle mais sur le coup et la douleur, je m'en rend pas vraiment compte ^^'. Le professeur me dit que tout va bien, que c'est ok. Il me dit aussi que j'ai eu des érections. Comment il sait ça ? J'en sais rien, mais il est vrai qu'hier, j'ai ressenti de la « vie » à différentes reprises ;).

Le nouveau pansement est plus léger et ne comprime pas. C'est beaucoup plus confortable pour moi. Ne plus avoir les points dans l'aine aussi :) . Le professeur me prodigue alors tous les derniers conseils avant mon retour en France. Le pansement c'est pour 10 jours. Il me donne de quoi le refaire moi-même s'il y a besoin. Pour la sonde urinaire, le nombre total de jour idéal est de 25 ... Encore 14 jours.... il m'explique comment elle sera retirée. En fait, il faut aspirer avec une grosse seringue depuis l'un des embouts et tirer le tuyau tout simplement. C'est facile et avec l'aide d'une infirmière, c'est une formalité. Il me dit que ce ne sera pas douloureux mais je suis moins optimiste ^^'. Suite au retrait de cette sonde, je pourrai alors faire pipi normalement. Si au cours des 2 ou 3 premiers jours il n'y a pas de trace de fistule, alors je pourrais me faire retirer le cathéter suspubien. Si , malheureusement, il devait y avoir un souci de fistule, je dois leur téléphoner. On ne me laissera pas tout seul si une complication devait survenir, mais le professeur est vraiment confiant de ce coté là. Tout devrait rouler. Je dois continuer mes antibiotiques jusqu'à ce que les boites soit vides. Une fois toutes les sondes retirées je devrais faire du streching, c'est très important. Dans ce but le professeur va me faire parvenir par la poste une pompe dont les embouts sont adaptés à ma taille de pénis.

C'est complètement crevé que le chauffeur nous dépose à l'hôtel. Il va me falloir du repos pour me remettre de la douleur liée aux soins, dans les minutes qui avaient suivies, j'en avais perdu mon anglais et avait l'esprit relativement embrumé.

C'est la dernière fois que je vois le professeur, je l'aurai vu tous les jours en personne à la clinique et il aura été là pour tous mes soins post-op. C'est vraiment agréable de voir un médecin pareil qui opère partout dans le monde, fais des conférences, qui est une vrai référence en urologie et qui a su rester aussi simple. On m'a toujours impliqué dans tous mes soins, il a toujours pris le temps nécessaire pour bien m'expliquer les choses. Si seulement bon nombre de nos médecins français pouvaient prendre exemple !

Malgré mon besoin évident de repos, nos projets de sortie touristique ne sont pas annulés et le reste de la journée sera plus festive mais je vais y revenir ;)

J+12 - repos

Premier réveil en France, je suis content d'être à la maison mais le voyage a laissé des traces. Nous sommes épuisés tous les 2. Toute la journée sera placée sous le signe du repos intégral ! On a pas bougé de l'appart et moi j'ai pas bougé du lit tout simplement.

J'ai pris rendez-vous pour le lendemain chez le médecin généraliste afin d'avoir mon arrêt de travail, car il est évident que tant que j'aurai les sondes, il est hors de question d'aller bosser. En parlant du boulot, il faudrait bien que je trouve un truc à raconter... je suis pas encore fixé sur ce que je dirai mais j'ai encore le temps d'y penser.

Dans l'après-midi, je passe à la douche. Avec tous les efforts de la veille j'ai beaucoup transpiré et, avec la marche, j'ai transpiré au niveau des aines. Il est important d'avoir une bonne hygiène surtout qu'il y a toujours des points (résorbables) et des croûtes. Se laver n'est pas évident, je ne connais pas vraiment ma nouvelle anatomie et je ne peux pas vraiment me voir. De plus c'est très sensible et j'ai du mal à bien me laver surtout en position debout. Une fois de plus les lingettes intimes viennent à mon secours. C'est vraiment l'idéal ! Pour rincer, une compresse et du sérum physiologique remplissent parfaitement leurs rôles.

Il n'y aura rien de plus durant cette journée, du repos, du repos et encore du repos bien mérité pour tous les 2 :)

J+13 - visite chez le médecin

Le temps fort de la journée est ma visite chez le médecin généraliste. Il est à environ 1km de la maison. Pas question d'y aller à pied ^^'. Par chance, il y a un bus qui nous dépose juste devant, j'ai juste une centaine de mètre à faire puis à attendre. Gros hic, le bus est en retard de plus d'un ¼ d'heure ! Et il n'y a rien pour s'asseoir. Je me pose comme je peux sur un muret. L'attente me paraît interminable et forcement on est super en retard ! Le bus finit par arrivée et 2 arrêts plus loin, nous voilà rendu.

Nous rentrons dans le cabinet et expliquons la cause de notre retard. Le toubib est énervé et nous prend immédiatement. Il me dit de me dépêcher pour rentrer dans son cabinet. Je lui dis illico de se calmer que je peux pas aller plus vite. A peine est-on renter dans son bureau qu'il me dit de me mettre en petite tenue, et puis quoi encore ! Il ne sait même pas pourquoi je viens ! C'est n'importe quoi ! Notre médecin traitant, rencontré avant notre départ, est en congé. C'est donc son associé qui nous reçoit et le contact n'est pas bon du tout, c'est le moins qu'on puisse dire !

Je m'assois sur le fauteuil et ne me déshabille évidemment pas. Je lui fais un topo très rapide : je revient d'une opé, l'autre médecin est au courant et j'ai besoin d'un arrêt de travail et d'ordonnance pour le retrait des 2 sondes que j'ai. Il me dit « c'est particulier votre cas, c'est vous qui êtes au commande » et je sens bien que ça le fait tout simplement chier ! Encore un qui se prend pour un super toubib alors qu'il n'est qu'un petit médecin généraliste arrivé au sommet de son incompétence et dont tout le monde se fout ! Ce que je regrette la Serbie et d'avoir à faire à de VRAIS PROS ! Je suis de plus en plus débecqueter des médecins français et de la discrimination qu'ils font en tout impunité ! Bref, il me dit qu'il n'a pas le temps (probablement qu'il a peur d'être en retard à l'apéro), qu'il en parle des horaires au professeur Perovic, il verra ce que c'est d'être quelqu'un de responsable envers ses patients !. Du coup il me balance un arrêt de 15 jours renouvelable et veut me revoir la semaine prochaine. Je prend mon arrêt de travail et lui demande si il y aura 3 jours de carence de la sécu à chaque renouvellement ou pas. Il me répond : « 3 jours c'est pas cher payer » ! non mais oh !!!! il se croit où là !!! Ces jugements à la con, il se les garde ! 3 jours de paye en moins, c'est énorme pour moi !!! sale con !

C'est donc très énervé que je repars et tout aussi fatigué. J'ai mon arrêt et un nouveau rendez-vous car il veut « faire bien bien les choses », je ne paye pas pour se simulacre de consultation et heureusement, ça aurait été la goutte d'eau qui m'aurait fait littéralement explosé. Il a intérêt à changer d'attitude et de ton lors de notre prochain rendez-vous ou ça va barder. Il est d'ailleurs hors de question qu'il m'ausculte et me touche l'entre-jambe. Il n'est pas urologue et comme il l'a dit, c'est moi qui commande et le professeur Perovic point barre !

A suivre.

Le reste de la journée se déroule comme la précédente sous le signe du repos pour moi. Malheureusement je ne peux en dire autant pour ma Carmelle qui doit s'occuper de tout à la maison et faire les courses toute seule. Avec son mal au dos c'est pas facile, elle est courageuse et j'ai une chance extraordinaire de l'avoir à mes cotés. Elle m'a même ramené un manga pour me faire une surprise :)

J+18 - le retrait du pansement

Aujourd'hui est un grand jours, fini les pansements sur le pénis. Les docteurs ont vu les photos et rien ne les alarme, tout va bien pour le moment et j'ai confirmation qu'il faut enlever le pansement. Cela fait 10 jours pile-poil.

J'appréhende un peu ce moment là. Après tout je ne l'ai pas encore vu une seule fois au "naturel".

Le pansement est fait de 2 couches : la première est une sorte de compresse spéciale qui entoure le pénis sur 3 tours et la seconde c'est une bande adhésive sur 2 tours. C'est moi qui retire petit à petit le pansement. On arrose abondamment au serum physiologique pour faciliter les choses. Toutes les croutes de sang partent avec le pansement et, grâce au sérum, ce n'est pas douloureux et ça part presque tout seul. Mon pénis est tout blanc, il était quand même compressé et tenu complètement tendu. Il se recolore rapidement et se rétracte aussi comme pour se mettre à l'abri ^^'.

Ma physionomie est telle qu'une parti de mon pénis est coincé dans mon pubis. Du coup il se retrouve à vouloir se cacher entre mes testicules. C'est étrange mais de toute façon, il va falloir, petit un, que je perde du poids et , petit deux, que je fasse du pumping/streching dés que je n'aurais plus les sondes et que j'aurai reçu l'appareil adéquate.

Coté sensation la sensation tactile est bien là pas de souci et coté esthétique, je ne suis pas tout à fait circonsi. Il reste de la peau du prépuce. J'aime bien l'allure générale et il me tarde de le voir en érection mais ce n'est pas pour tout de suite quand même. Il va falloir encore être patient.

La base du pénis et la zone correspondant au prolongement de l'urètre sont bien clean, pas de trace de fistule ou d'autres choses pas cool. C'est encourageant mais faut encore rester prudent :) .